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Mardi 10 juillet 2 10 /07 /Juil 22:48
-IV-

On était le 4 septembre, jour de la rentrée. Par on ne sait quel miracle, les parents de Gauthier lui avait permis d’aller en boîte avec son meilleur ami et ce dernier était resté dormir chez lui. Il était 7h lorsque Lydia toqua à la chambre de son fils.

- Hé les marmottes ! Debout ! Surtout toi Al !

Ne voyant aucune réaction, elle entra et les vit dormir enlacer. Ils dormaient presque tout le temps ainsi lorsque Al dormait chez Gauthier. Lydia se doutait bien du fait qu’ils faisaient des choses ensemble de temps en temps mais ne s’en inquiétait pas plus que ça. Il était jeune après tout.

- Si vous ne vous réveillez pas, comptez-sur moi pour accepter encore une sortie du genre la veille de la rentrée. Et surtout,  Al, attend-toi à de sérieuses représailles de la part de ta mère si elle apprenait que « tu avais fait le mur avec mon fils la veille de la rentrée ».

Les yeux de Al s’ouvrirent immédiatement et il se redressa subitement, emportant, et réveillant par la même occasion, Gauthier qui dormait sur son torse. Ce dernier tomba en avant, faisant basculer la couette qui les couvrait hors du lui. Lydia avait maintenant devant ses yeux le corps complètement nu de son fils et de son meilleur ami. Les garçons ne semblèrent pas s’en rendre compte.

- Oh, cachez-moi ces corps que je ne saurais voir ! se moqua-t-elle.

Al rougit et prit un oreiller pour cacher sa nudité tandis que Gauthier se leva librement et prit une pose magistrale.

- Admire maman, admire. Tu as rarement vu un aussi beau corps, hein ?

- Aussi beau que celui de ton père ! dit-elle en prenant son fils dans ses bras. Vous avez fait quoi cette nuit les garçons ?

- Rien de spé’ ! On est allé en boîte, on s’est bourré la gueule, on a dansé et on est rentré dormir !

- Tu sais très bien que c’est pas de ça que je parle !

- Je ne vois point d’autres choses à dire mère.

- Mouais, c’est ça !

Lydia embrassa son fils et se retourna.

- Al, va prendre une douche et descend. On va t’attendre pour le petit-déjeuner.

- D’accord madame Garysson.

- Je t’ai déjà dit de m’appeler Lydia ! Et de me tutoyer !

- C’est vrai ! dit-il en faisant un large sourire.

Elle ferma la porte de la chambre de son fils et se dirigea vers la sienne. Au tour de son mari maintenant.

Dès que Lydia eut quitté la chambre, Gauthier s’étira et bailla. Il n’avait pas dormi longtemps. Ils étaient revenus de boîte à 3 heures du matin et, malgré ce qu’il avait dit à sa mère, ne s’étaient pas endormi tout de suite. Ils s’étaient chauffés et avait couché ensemble jusqu’à 4h30.

- Je suis sûr qu’elle sait !

- De quoi Al ?

- Ta mère !

- Oui, ben quoi ma mère !

- Elle sait qu’on couche ensemble de temps en temps !

- Ouais, peut-être. J’en sais rien.

- Et ça te fait rien ? Tu t’inquiètes pas plus que ça ?!

- Ben, c’est ma mère tu sais ! Elle sait tous sur moi et elle sait généralement avec qui je couche. Je lui ai pas dit pour toi parce que tu veux pas mais je pense qu’elle l’a deviné. Et puis, elle s’en fout de toute.

- Je sais pas comment tu fais…

- De quoi ?

Gauthier avait enfilé un boxer propre et s’était assis sur le lit.

- Bah déjà, pour tout dire à ta mère et en plus, pour te montrer à poil comme ça devant elle.

- C’est naturel pour moi. Je suis pas pudique avec mes parents et eux non plus. Limite on se trimballe à poil. Mon père le fait ça d’ailleurs. Moi je mets quand même un boxer hors de la salle de bain et de ma chambre. Ma mère elle met un mini-short en plus de son soutien. Mais remarque, je la vois souvent à poil dans la salle de bain. Ou dans le couloir quand elle sort de la salle de bain et qu’elle a oublié de prendre des sous-vêtements. Elle est bien foutue. Je suis fière de mes parents. Ils gardent la forme !

Il tourna la tête pour voir ce que faisait son meilleur ami et éclata de rire en voyant la tête qu’il faisait. C’était si choquant que ça ?

- Rigole pas ! Je trouve ça vachement choquant !

- Bah tu vas pas me dire que tu trouves mes parents moches !

- Non…

- Et me dit pas que t’as jamais fantasmé sur mes parents ! Ne serait-ce qu’un tout petit peu ! Pour ma mère, quand tu viens à la maison et que tu la vois se promener avec son mini-short et son soutien. Ou pour mon père quand tu l’as vu sortir à poil de la salle de bain une fois…

Al vira cramoisi.

- Ouais, j’avoue ! Ils sont vachement bien foutus pour leur âge mais bon, tu vas nous faire un complexe d’Œdipe un jour !

- QUOI ?! Mais t’as fumé ! Rien que d’imaginer coucher avec ma mère ou mon père…Bêrk ! J’ai beau les adorer, il faut pas pousser mémé dans les orties, hein ! Notre relation reste quand même mère/fils, père/fils ! Et puis, va te laver au lieu de dire des conneries !

Al se leva en éclatant de rire. Il avait vraiment pensé que ça virerait à l’inceste un jour mais vu la réponse qu’avait émis Gauthier, c’était hors de question. De plus, il fallait bien avouer que mère, père et fils n’avait rien à cacher. Un corps parfait. Musclé, bien en forme. Al en était presque jaloux. Une famille aussi unie, libre et aimante ne se trouvait pas à tous les coins de rue.

 

Le reste de la matinée était passée très vite. En attendant que son meilleur ami finisse sa douche, il rangea un peu sa chambre et descendit regarder la télé. Petit-déjeuner englouti, il avait accompagné sa mère et Al au lycée. Sa rentrée à lui n’était que dans l’après-midi. Le midi, il mangea au restaurant avec ses parents. C’était une habitude qu’ils avaient pris au moment où Gauthier avait sauté une classe. A chaque rentrée, il mangeait dans un restaurant choisi au hasard.

A 15 heures pile, Lydia se gara devant le lycée.

- Allez, à plus tard mon chéri.

- Maman…

- Quoi ?

- J’ai pas envie d’y aller…

- Non sans déc’ ! Allez, sors tes fesses de cette voiture.

- Non mais je suis fatigué ! Et je me sens pas bien. J’ai des vertiges…

- C’est ça Gauthier. Je te crois. Par contre, pour la fatigue, ça doit être dû à cette sortie en boîte ?

- …

- Plus de sorties en boîte la veille des cours. Je voulais te dire non mais c’est ton père qui m’a dit : « Mais noooooon ! Laisse-les s’amuser ! Il a cartonné à son bac de français ! 16,5 de moyenne ! Allez, fais pas ta mégère ! ». J’t’en foutrais moi des « fais pas ta mégère » !

- … Je me sens étrangement mieux ! Allez, bisous m’man !

Il avait gaffé. Là c’était sûr, il n’irait plus en boîte avant un moment… Il se dirigea vers le préau, endroit où était fait l’appel et attendit son tour.

Il ne connaissait pratiquement personne dans la classe où il était. Ceux dont il connaissait le nom ne lui plaisait pas vraiment. L’après-midi passa extrêmement lentement pour lui. Il s’était mis au fond et rêvassait. Il ne cherchait à parler à personne et personne ne cherchait à lui parler. Il n’avait envie de discuter avec personne aujourd’hui. Mais ça viendrait. De toute façon, sa carrure ne laisserait certainement pas les filles de sa classe indifférente et par la même occasion, les garçons se rapprocheraient de lui pour savoir son secret. Ca se passait toujours comme ça.

Ses 1m85 de muscles les impressionnaient. Ses yeux gris les faisaient fondre. Son sourire les faisait baver et sa voix rauque les émerveillait. Dans ces moments-là, il remerciait ses parents d’être aussi beau et de lui avoir légué cette beauté.

 

A 18 heures, son père vint le chercher et l’emmena au glacier. Habitude qu’ils avaient toujours eue. Et comme d’habitude, ils se faisaient incendier par leur mère et épouse pour cet écart et tout se soldait irrémédiablement par un câlin. C’était une sorte de rituel qui rendait parfait aux yeux de Gauthier une rentrée.

Au dîner, ils abordèrent un sujet délicat.

- Gauthier, il a répondu à ta lettre Arthur ?

- C’est qui Arthur ?

- Chéri, ne parle pas la bouche pleine.

- Tu lui as pas dit maman ?

- …

- Me dire quoi ?

- Chéri, ne parle pas la bouche pleine.

- …

- Mais quoi à la fin ?! Pourquoi me dire qui est Arthur est une si grande affaire d’état ?!

- Maman dis-lui.

- Ah non, c’est ton ami. T’as qu’à lui dire.

- Oui mais c’est ton mari !

- Je vois pas le rapport.

- Il comprend mieux avec toi.

- N’importe quoi ! Et puis débrouille-toi ! C’est ta lettre !

- Haaaaan ! Je te retiens ! Et dire que dans cette dite-lettre, je t’ai rendu un service ! Ca va m’apprendre !

- Quel servi…

- OUI BEN ZUT ! Je vous rappelle que je suis encore là et que je ne comprends toujours rien à ce que vous racontez !

- …

- …

- Lydia, explique-moi s’il te plaît.

- Pffff…Toujours moi. Voilà. En fait, un ami à lui à repris contact avec lui via une lettre après 4 années sans nouvelles.

- Et c’est tout ? Vous aviez besoin de faire tout ce cinéma pour ça ?

- C’est pas tout papa…

- Quoi ?

- Celui qui a repris contact est mon premier amoureux.

- … ? C’est qui encore ton premier amoureux… Euh… SI je me souviens bien, c’était Arthur Hé…dor ! ARTHUR HEDOR ?! Qu’est-ce qu’il te voulait ?

- IlestderetouràParisetilveutreprendrecontactavecmoietmamanvoulaitreprendrecontactavecsesparentsalorsjeluiairépondu…

- Et ça donne quoi quand tu articules ?

- Il est de retour à Paris et il veut reprendre contact avec moi et maman voulait reprendre contact avec ses parents alors je lui ai répondu…

Matthieu, le père de Gauthier, se leva brusquement et partit dans sa chambre. Il ne concevait pas que Lydia ait voulu reprendre contact avec eux après ce qu’ils leur avaient fait. Il n’arrivait pas à y croire. Ce qui le chagrinait le plus était le fait qu’elle ne lui ai rien dit. Il s’était promis de tout se dire à leur mariage…

Deux jours passèrent et l’ambiance à la maison était assez tendu. Matthieu ne leur adressait plus la parole. Lydia ne lui en voulait pas car elle se savait en faute. Elle lui avait caché ça.

Gauthier lui était d’une humeur massacrante. Sans nouvelles de Al depuis le jour de la rentrée, il était allé le voir à la récré. Son nouvel ami l’accompagnait et ils avaient l’air de bien s’amuser. Une vague de jalousie l’assaillit. Il s’était approché et avait sauté sur son dos. Première fois depuis…depuis qu’ils se connaissaient, Al n’avait pas apprécié. En essayant de s’expliquer avec lui, son sac avait frôlé il ne sait plus quelle partie du visage de son nouvel ami et ce dernier avait pété une durite. Pour rendre le tout meilleur, Al s’était encore plus énervé contre lui et malgré ses excuses, lui avait tourné le dos.

C’était la première fois depuis aussi longtemps qu’il se sentait aussi seul… Ca faisait bizarre de ne plus passer sa soirée au téléphone à raconter des conneries. Il était et peiné, et en colère.

La seule bonne nouvelle de la journée était la lettre de son premier amoureux, alors, en attendant que son père revienne, il alla lui répondre.

 

 

" Niop Arthur !

J'ai pas dû attendre longtemps pour avoir ta réponse. Enfin...si mais bon. T'as eu du pot toi le jour de la rentrée. Moi, non. La journée avait super bien commencé pourtant ! La veille, j'étais allé en boîte avec mon meilleur pote ! La fin de la sortie avait été géniale vu qu'une fois rentrée chez moi, on avait fait des choses pas très catholiques ! Vu que lui est qu'en seconde, comme toi (moi, ça fait comme si j'avais sauté 2 classes. J'ai commencé l'école à 2 ans et j'ai sauté la 5ème... j'te le rappelle, au cas où), sa rentrée était le matin donc c'est ma mère qui nous as réveillé. On était crevé mais ça allait. C'est trop génial quand ma mère me réveille ! Je suis de super bonne humeur ensuite ! Bon bref, le midi, on mange au restau, l'après-midi, je vais malheureusement au lycée et là, paf ! Le malheur commence. En feignant de ne pas me sentir bien, j'apprends que ma mère avait été réticente pour la sortie en boîte et que c'est mon père qui l'avait convaincu ! Du coup, là, je suis sûre de plus aller en boîte avant janvier/février. Jusque là, tu te dis que c'est pas un trop gros malheur. Et tu as raison. Le pire arrive après. A 18 heures, mon père vient me chercher, on fait notre petit rituel de rentrée et le dîner arrive...

Ma mère fait une MEGA gaffe. Mon père n'était pas au courant que t'avais repris contact avec moi et que maman voulait reprendre contact avec tes parents. Du coup, il s'est fâché parce que c'était la première fois depuis qu'ils sont mariés que maman ne lui dit pas quelque chose. Aujourd'hui, ça fait 2 jours qu'il ne nous parle que pas monosyllabes... Enfin, il m'a parlé pour m'interdire de te rencontrer... Et vu que je veux pas le mettre en colère, je préfère lui obéir. Mais ne t'en fait pas, ma mère va essayer de rabibocher le truc !

Sinon, quoi dire d'autre... Ma classe est merdique, il y a que des groupies et pas un seul mec canon... Al me manque d'une force... Je m'ennui grave sans lui mais il passe ses récrés avec un nouveau. Ca m'énerve. J'ai bien essayé de faire un effort mais je le supporte pas. Mon sac a fait le malheur de frôler ses cheveux et hop, caca nerveux. J'te jure. Et Al qui le défend et tout. Même quand je me suis excusée en disant que j'avais pas fait exprès, ils m'ont pas écouté. C'était la première fois qu'Al me tournait le dos et ne me croyait pas. Ca m'a peiné grave alors je veux plus lui parler. Mais bon, je pense pas qu'il en ait quelque chose à foutre. Le jour de la rentrée, il m'a pas appelé, le lendemain non plus alors je me suis inquiété et là, je me retrouve en froid avec lui... Ca me soûle... Il a qu'à faire du nouveau son meilleur ami mais qu'il ne compte pas sur moi pour lui reparler avant un bon moment.

N'empêche, ce connard de nouveau est un pur canon ! Tu verrais ses yeux ! Limite je me bavais dessus... Et sa chute de rein... Je m'en lèche les babines rien qu'en l'imaginant sans sa putain de chemise...

Sinon, pour ton pote là, j'te conseille de mettre les choses au clair dès le début parce que s'il tombe amoureux de toi, ça va pas lui faire du bien de se faire jeter.

Bon, je te laisse... Mon père est rentré et je vais essayer de lui parler. Je vais dire à ma mère pour ta mère et on verra bien ce qu'elle en dit.

 

Gros poutous bien placés ;)

 

Gauthier"

Gauthier finalisa sa lettre et descendit la donner à sa mère. Ceci fait, il essaya de parler à son père. Il ne se sentait pas bien à cause du rejet d’Al et voulait en parler avec lui. Sa mère était bien sûr sa grande confidente mais son père aussi savait le conseiller. Sans vraiment le calculer, il fondit en larmes et son père, oubliant sa rancœur, le prit dans ses bras et tenta au mieux de le consoler.  Gauthier, malgré son attitude et ses grands airs, n'était encore qu'un enfant.

Par Raewon - Publié dans : Lettres à l'ennemi [Terminée]
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