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Prochaines MAJ

Le Duo, chapitre 23
Croire en lui, prologue
Growing Pains, chapitre 1

Sommaire

Lettres à l'Ennemi [Terminée]
1-2-3-4-5-6-7-8-9-10

Oneshots
Butterfly 1-2
Joyeux anniversaire 1-2

Le Duo
[En cours]
1-2-3-4-5-6-7-8-9-10-11-12-13-14-15-16-17-18-19-
20
-20bis-21-21bis-22


Fais-le moi payer
[En pause]
1-2-3-4-5-6

Gigolo
[En pause]
1-2-3-4

Lettres à l'ennemi [Terminée]

Lundi 31 décembre 1 31 /12 /Déc 15:21
-X-

                                Si Gauthier avait voulu rentrer si vite, ce n’était sûrement pas parce qu’ils étaient en train de manquer des cours. Le fait est qu’il avait peur. Il crevait de peur de se retrouver seul trop longtemps avec Arthur. Il se mettrait sûrement à pleurer. Pleurer parce qu’il était heureux d’enfin retrouver l’une des personnes qu’il avait aimé, et aimait encore, le plus au monde. Mais pleurer aussi parce qu’il avait de la peine. Arthur ne l’aimait pas. C’était affreusement douloureux mais il faudra le supporter. A la pause déjeuner, ils se réuniront tous les trois et Gauthier essaiera d’arranger les choses entre Arthur et son meilleur ami. Tant pis s’il en souffrait.

 

Arrivé devant la grille du lycée, il lâcha à contrecœur la main d’Arthur et lui dit de le rejoindre avec Anselme derrière le lycée à la pause. Après s’être assuré que son premier amour soit allé en cours, il préféra aller traîner dans le lycée. De toute façon, il était trente passé et son professeur ne l’aurait pas accepté en classe. Il commença par aller au toilette pour constater l’étendue des dégâts. Arthur ne l’avait vraiment pas raté.  Son œil droit était enflé et prenait une teinte noire. Il avait des bleus un peu partout sur le visage et la lèvre inférieure fendu. Un filet de sang avait coulé sur son menton. Des larmes se mirent à couler de ses yeux. Son visage avait beau le tirailler de partout et le faire souffrir à en mourir, il n’était pas la cause de ses larmes. Plus il se regardait dans le miroir, plus les larmes coulaient. Il avait envie d’hurler mais n’en fit rien. Il ne s’en serait senti qu’encore plus humilié. Il se contenta de gémir doucement et de balbutier des phrases sans queue ni tête.

 

Réalisant soudain son état, il cessa brusquement ses pleurs et écarquilla les yeux.

 

-  Tu deviens carrément sénile mon pauvre Kepon…Pleurer parce que ton premier et seul amour aime ton meilleur ami. Tu es… stupide !

 

Il ouvrit le robinet et commença à se laver le visage. Ceci fait, Gauthier ramassa son sac et se dépêcha d’aller derrière le lycée. L’intercours allait bientôt sonner et il ne tenait pas à ce qu’on le voit dans cet état. Il appuya contre le mur et se laissa glisser par terre. Il se sentait tout à coup à bout de force. Il était éreinté et n’aspirait sur le moment qu’à dormir.

 

Il sursauta en sentant quelque chose lui effleurer la joue. Il essaya de chasser l’indésiré mais sa main entra en contact avec une autre main. Il sursauta à nouveau et se leva en vitesse. Les battements de son cœur se calmèrent lorsqu’il reconnut Arthur.

 

-   Désolé, je voulais pas te réveiller ! lui dit Arthur en le fuyant des yeux.

 

Gauthier le regarda assez surpris. Il ne savait pas s’il était encore en train de dormir mais la vision qui s’offrait à lui était affreusement adorable. Il lui fit un grand sourire et lui tendit la main.

 

-         Tu me dérangeras jamais Arthur.

 

Arthur  fut encore plus gêné.

 

-         Il vient pas Al ?

-         On a encore cours… normalement.

-         Ah ? Pourquoi t’es là alors.

-         Je… c’est… Je suis allé aux toilettes tout à l’heure.

-         Et ?

-         Et je… Je… Je t’ai entendu…

 

Cette fois-ci, c’était au tour de Gauthier de fuir le regard de son vis-à-vis.

-         Gauthier, écoute, je…

-         Ne te fatigue pas Arthur. Je sais parfaitement ce que tu vas me dire. Tu tiens beaucoup à moi mais tu aimes encore plus Anselme.

-         C’est ça…

-         T’as vu ?

-         …que tu aimerais entendre ?

-         Quoi ?

-         Ce serait plus facile pour toi, non ?

-        

-         Tu n’aurais pas à décevoir ton meilleur ami.

-        

-         Tu t’en fous complètement que je sois blessé moi ?

-         C’est pas ça Tur ! Vraiment pas !

-         Alors quoi ?

-         Je sais pas !

-         Tu rigoles, là !

-         NON ! JE SAIS PAS J’TE DIS ! Bien sûr que j’ai pas envie de blesser Al ! C’est la personne à laquelle je tiens le plus après mes parents, et toi ! Mais… mais je tiens à toi et je sais pas quoi faire ! Je sais pas comment agir…Je suis perdu Arthur…

 

Arthur s’approcha doucement de lui et lui releva la tête.

 

-                   Moi aussi je suis perdu Gauthier. Vraiment perdu. Parce que je croyais que l’amour que je ressentais pour Anselme était absolu. Perdu parce que je croyais te détester alors que c’était tout le contraire. Tu sais, tout à l’heure, je me suis rendu compte que c’était pas de la haine que je ressentais pour Kepon. C’était de l’admiration et de la jalousie. Tu t’adaptes partout où tu es, tout le monde t’aime, tu es magnifique, gentil, drôle, intelligent et par-dessus tout, quoique tu fasses, Anselme ne t’en veut pas… C’est frustrant…

 

Gauthier regarda Arthur ébahit. Pourquoi lutter contre ses sentiments encore ? Il était fou de lui et ne pouvait plus le nier. Il se pencha légèrement et posa ses lèvres sur celle d’Arthur. Ce dernier écarquilla les yeux et ne répondit pas au baiser.

 

-         Embrasse-moi mon ange, supplia Gauthier contre ses lèvres.

 

Arthur ferma alors les yeux et se laissa aller. Combien de fois n’avait-il pas rêvé de ce moment, de ce baiser ? Certes, Gauthier ne lui avait pas avoué explicitement son amour mais tout dans ses gestes le lui faisait comprendre. Ce baiser, ces mots tendres, ses mains explorant son corps.

Les deux garçons s’embrassaient maintenant à s’en étouffer. Ils avaient peur de se lâcher, peur de découvrir que tout cela n’était qu’un rêve. Les sensations que Gauthier éprouvait en léchant la fine peau du cou de son amant,  le plaisir qui montait en vague en Arthur lorsque son beau métis lui hâpait les tétons  ou lui effleurait le sexe, la volupté avec laquelle Gauthier léchait la verge d’Arthur, la jouissance que ressentit ce dernier en sentant le sexe de Gauthier aller et venir lentement et tendrement en lui. Cette montagne d’émotions, ils voulaient la ressentir encore et encore dans les bras de l’autre, peu importe la douleur que certaines personnes de leur entourage pourraient ressentir.

   

-         … Je t’aime Arthur.

 

Desk finit de mettre ses chaussures et se redressa.

 

-         Je le sais grosse banane.

 

Au moment où il disait ces mots, la sonnerie de midi retentit.

 

-         Il va arriver.

-         Je le sais ça aussi.

-         Qu’est-ce qu’on va lui dire.

-         J’en sais rien.

-        

-         On lui dira rien.

-         On va pas le…

-         On laissera nos cœurs s’exprimer…

 

Arthur s’approcha de Gauthier et l’embrassa à pleine bouche.

 

-         Oh mon Dieu !

 

Gauthier obligea Arthur à le lâcher et se retourna pour faire face à son meilleur ami. Il le vit effaré, ses mains couvrant sa bouche et les larmes aux yeux.

 

-         Al…

-         Je veux rien entendre !

 

Anselme fit demi-tour et partit en courant. Gauthier voulut le rattraper mais fut arrêter par son petit ami.

 

-         Laisse-le. Il viendra te voir quand il se sentira prêt.

 

Gauthier se dit à contrecoeur qu’Arthur avait sans doute raison.

 

-         Il reviendra ! Ou c’est moi qui irait lui botter le cul et le faire entendre raison !

 

Gauthier rit  face à la bêtise dont faisait preuve Arthur.

 

-         Je compte sur toi…

   

Un long moment avait passé depuis leur première fois.

 

-         Alors ?!

 

Anselme était venu voir Gauthier une semaine après ce fameux jour.

 

-         Elle a dit oui !

  

Il lui avait expliqué que s’il avait été aussi choqué, ce n’était pas parce qu’il avait appris leur liaison de la manière la plus brutale qui soit.
 

-         Oh mon Dieu j’y crois pas !!

 

C’était parce qu’il avait prit conscience que les sentiments qu’il nourrissait envers lui n’était non pas amoureux mais purement platonique. Il avait passé de longues années à se persuader être amoureux de Gauthier alors qu’en fait, il n’était pas plus amoureux de Gauthier que Gauthier de sa mère.

 

-         Tu viens quand ?

-         Quand je veux !

-         Maintenant ?

-         Non quand même pas, faut que je prenne mes affaires.

-         Si tu savais comme je suis heureux que ta mère est accepté que tu emménages avec moi Arthur !

-         Et moi de même ! et elle voulait pas au début ! Elle disait que j’allais te déranger dans tes études. Mais bon, quand je lui ai rappelé que je passais le bac à la fin de l’année et que j’aurais pas que ça à faire que de te déranger, elle a fini par céder !

 

Gauthier l’embrassa à pleine bouche.

 

-  On pourra rebaptiser toutes les pièces de la maison alors, pour fêter ton arrivé…

Par Raewon - Publié dans : Lettres à l'ennemi [Terminée]
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Lundi 8 octobre 1 08 /10 /Oct 23:53


                                                                   -
VIII-



Une semaine était passé depuis que Gauthier avait décidé de ne plus parler à Anselme. Tous les matins en se levant, il se disait qu’il avait fait le bon choix, mais tous les soirs en se couchant, il le regrettait. Au lycée, il faisait bonne figure. Il rigolait avec tout le monde, il essayait de devenir populaire… il ignorait son meilleur ami. 

Le voir avec ce Desk le dégoûtait. Il le haïssait de pouvoir être aussi proche d’Anselme. Dieu que les soirées à parler pour rien dire lui manquaient. Alors, quand il reçut la lettre d’Arthur, il prit une décision. Il irait parler à son meilleur ami. Il fallait éclaircir les choses. Il ne pouvait pas l’abandonner ainsi. Il y tenait beaucoup trop ! 

Alors le soir, il s’installa à son bureau et commença sa lettre pour Arthur. 

« Hey, Arthur ! 

J’espère que tu vas bien ! Moi c’est bof bof. Depuis l’affaire Al, difficile d’aller bien. Le seul avantage est que les parents se sont réconciliés. Mais à quel prix !
Il me manque, si tu savais ! Et quand je le vois avec ce… ce… raaaaah ! Ca m’énerve ! On se comprend quoi. J’ai décidé de suivre ton conseil. Je vais aller parler à Al demain. Il FAUT que je lui parle. Je vais devenir fou sinon. J’ai besoin de lui… C’est affreux de ressentir ça.  Enfin bref. J’arrête de te saoûler avec ça. 

Niveau scolaire, ça se passe bien ? T’es qu’en seconde donc t’as pas le stress du bac blanc. T’as trop de pot ! Dire que moi, je passe le bac à la fin de l’année. Si je l’ai pas, je me tue ! Hors de question que je passe une année de plus dans ce bahut. En plus… J’ai envie de te voir… Maman m’a promis que si j’ai mon bac avec mention bien, elle me prendrait un appart’ alors je bosse, je bosse je bosse ! Tu pourras squatter chez moi comme ça. Tu pourras même devenir mon coloc’ ! Et je te présenterai Al ! J’ai trop hâte d’y être ! Oui mais je viens de penser à une chose. Tu seras qu’en première. Tes parents accepteront tu penses ? J’espère. Je fais mes plans mais je pense pas à toutes les éventualités. Suis con ! 

Bon, je dois te laisser. Je te fais de gros bisous et j’espère que ton affaire avec Hans avancera.» 

Gauthier clôtura sa lettre et descendit avec. 

- Mamaaaaaaaan ! 
- Laisse-moi deviner. Tu veux que… je te poste ta lettre ? 
- Yeah ! 
- Mets la dans mon sac. Sinon je vais l’oublier demain. 
- T’es la meilleure !
- Je sais je sais. 

Gauthier alla déposer un baiser sur la joue de sa mère et remonta dans sa chambre. Devoir d’histoire oblige. 

Le lendemain, Gauthier se réveilla tôt. Il avait peur. Après tout, c’est aujourd’hui qu’il tentera le tout pour le tout. Ca passe… ou ça casse. Et Dieu seul savait combien il espérait que ça passe. Il se prépara avec plus de soins que d’habitudes, et, étant en avance, révisa encore un peu sa leçon d’histoire. Une demi-heure plus tard, il regarda sa montre : 7h30. Il avait encore un bon quart d’heure à attendre avant de partir pour le lycée. 

Il descendit à la cuisine et vit son père attablé.

- T’es prêt tôt aujourd’hui ! D’habitude, t’es encore en pyjama à cette heure-ci ! 
- Mais c’est pas vrai ! s’insurgea Gauthier. 
- Oh que si ! Céréales ? 

Gauthier marmonna quelque chose qui ressemblait à : « il a pas fini de dire n’importe quoi celui-là ! » et accepta les céréales.

Il était 10 heures lorsque Gauthier sortit de la salle de classe. Il se retint de crier qu’il était enfin libre. Il avait eu 2 heures pour faire une composition. Il se débrouillait pas mal en histoire mais sa matière à lui, c’était la physique-chimie. Plus la chimie que la physique en fait. 

Il s’étira. C’était la récré. Il fallait qu’il trouve Anselme. De préférence seul. Il se mit à réfléchir à toute vitesse et essaya d’imaginer les endroits où pouvait se terrer son meilleur ami. La réponse lui vint comme une évidence : derrière le lycée. Al n’avait jamais été à l’aise entouré de trop de monde alors un endroit vide était son élément. 

Gauthier se mit à courir. Son cœur battait la chamade et il était parcouru de sueur froide. Lorsqu’il arriva derrière le lycée, il le vit. Assit par terre, la tête entre les mains. Il aurait voulu courir le prendre dans ses bras mais il lui en voulait toujours. IL l’avait abandonné. IL l’avait laissé tombé sans lui donner la moindre explication. Pourquoi serait-ce à Gauthier de faire le premier pas ? Ce dernier secoua la tête. Il n’arriverait à rien s’il ressassait sa rancune. Il racla finalement sa gorge et se mit à parler.

- Qu’est-ce qu’il y a ?

Il vit Anselme tourner la tête et le regarder comme s’il n’était qu’une hallucination.

- Non tu rêves pas… Al. 
- Je… tu… t’avais dit que tu voulais plus avoir à faire avec moi… 
- Si tu continues à me mentir et à me prendre pour un con, je ne veux plus jamais te revoir. > - Je ne t’ai pas menti. Et je t’ai pas pris pour un con. 
- Tu m’as dit que tu n’avais plus aucun sentiment pour moi, bordel ! Je t’ai fait confiance. Bien sûr que j’ai eu des torts de mon côté mais et toi ? Je suis censé être ton meilleur ami mais tu me parles pas ! Là encore c’est moi qui fait le premier pas. JE fais toujours le premier pas. J’en ai marre Al ! MARRE ! 

Gauthier avait dit cette réplique sans reprendre son souffle. Il avait exprimé la moitié de ce qu’il ressentait. Il sentait qu’il allait exploser s’il ne le faisait pas plus. 

- Tu sais comment je me suis senti mal à la rentrée quand j’ai plus eu de nouvelles de toi ?! Je me demandais ce que j’avais fait de mal ! Je me demandais si le fait d’avoir touché les cheveux de de de… de l’autre IMBECILE était si grave que ça. 
- C’est pas un…
- TA GUEULE ! Si tu as des choses à dire sur moi, viens me le dire en face ! Ne te confie pas à quelqu’un que tu connais à peine ! JE SUIS TON PUTAIN DE MEILLEUR AMI ! J’AI TOUJOURS ETE LA POUR TOI ALORS T’AVISE PLUS JAMAIS DE ME REFAIRE CE COUP-LA !

Gauthier était à présent vraiment énervé mais il avait enfin dit à Anselme sa façon de penser.

- Tu sais où me trouver maintenant Al.

Gauthier lui tourna le dos et s’apprêta à partir mais la voix d’Anselme le stoppa net. 

- Pardon.
- …
- Je pensais pouvoir attirer ton attention en faisant ça. Je pensais pas que ça te ferait autant de mal.
 - Quoi ? 
- Je voulais que tu me remarques Gaut’. Vraiment. Alors je me suis servi de… je me suis servi de Desk pour attirer ton attention. Mais il est… il est tombé amoureux de moi et je sais pas comment lui dire que ça peut pas continuer. Et la semaine dernière, j’ai fait une grosse bourde. Je l’ai… Je l’ai pris. Je lui ai dit des mots doux alors que… alors que je pensais à toi. Je suis dégueulasse ! 

Gauthier fonça sur Anselme et lui administra une gifle sonore.

- T’es inconscient ou quoi ?! Pourquoi tu lui fais subir ça ?! Tu sais pourtant le mal que ça fait alors pourquoi ?!

Un bruit sourd se fit tout à coup entendre. Ils se retournèrent et virent Desk étalé par terre. Anselme écarquilla les yeux et mit sa main sur sa bouche. Gauthier, lui, soupira et passa sa main dans ses cheveux. 

Desk se leva à toute vitesse et partit en courant. Des larmes coulaient sur ses joues. > Anselme se tourna vers Gauthier et le supplia du regard.

- Bon, soupira Gauthier. D’accord. Je vais aller lui parler. Mais je garantie pas le résultat étant donné qu’on s’aime pas des masses.
- Merci, murmura Anselme.

Par Raewon - Publié dans : Lettres à l'ennemi [Terminée]
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Samedi 25 août 6 25 /08 /Août 17:44

-VI-

                        Plus les jours passaient et moins Gauthier se sentait bien. Il n'avait toujours aucunes nouvelles de son meilleur ami. Ce dernier se bornait apparemment à lui faire la gueule pour une raison qui lui était inconnue. Au lycée, il jouait la carte de l’indifférence mais dès qu’il franchissait le seuil de sa maison, toute la peine qu’il avait accumulé en voyant Anselme l’ignorer doublait. Les jours se transformèrent en semaines et, bien qu’il n’en montre toujours rien en public, Gauthier était au plus bas. Son humeur était exécrable et ils répondaient mal à ses parents, ne supportant même plus de les côtoyer. Il passait son temps enfermé dans sa chambre à lire à faire ses devoirs, ou à se morfondre. La goutte d’eau qui fit déborder le vase fut le fait d’apprendre que son meilleur ami ne vienne pas chez lui lors des vacances annuelles de ses parents. Tous les ans, aux vacances de la Toussaints, ces derniers s’absentaient et laissaient leur fils aux soins de Lydia et Matthieu. Mais pas cette année. Anselme avait demandé à passer ses vacances chez son « petit copain ». A l’entente de cette nouvelle, Gauthier était tout d’abord entré dans un état second. Ils s’étaient pourtant promis de se le dire coûte que coûte lorsque l’un d’eux aurait une relation sérieuse. Il resta ébahit une bonne partie de la matinée. Il entendit à peine ses parents lorsque ces derniers lui dirent qu’ils passaient un week-end en amoureux. Il prononça un bref « OK » et alla s’enfermer dans sa chambre.


                            Les larmes menaçaient à présent de couler. Qu’avait-il fait de si mal pour que son meilleur ami l’ignore ainsi ? Il avait beau chercher, aucune réponse ne lui venait à l’esprit. C’est en entendant ses parents dirent qu’ils partaient qu’il sortit de sa léthargie. Gauthier entra dans une colère noire. Il se dirigea fébrilement vers un coin de sa chambre où était entreposé tout ce que lui avait offert Anselme jusqu’à ce jour. Il crevait d’envie de tous casser, jeter, abîmer et déchirer mais il ne s’y résignaient pas. Il y tenait trop. Al faisait parti de sa vie et malgré tout, il ne pouvait pas l’en rayer. S’en rendant compte, Gauthier s’en prit aux autres choses présentes dans sa chambre. Il renversa tout ce qui était sur le bureau, déchira les tableaux se trouvant au mur et quelques uns de ses vêtements et cassa son miroir. Il se retint de peu d’éventrer son lit. Ne pouvant plus se retenir, il fondit en larmes et fut prit de tremblements.
 
 
                             Il ne s’était pratiquement jamais senti aussi mal. L’envie de frapper Anselme le prenait mais il ne pouvait pas lui faire du mal. Jamais. Il préfèrerait crever plutôt que de le faire souffrir, quelqu’en soit la méthode.

 
                            Gauthier se leva brusquement. Il fallait qu’il prenne l’air. Il ne fit même pas attention à l’état dans lequel il se trouvait. Il descendit dans la cuisine et appela sa mère. Il se souvint qu’elle était partie avec son père dans un coin paumé. N’ayant pas envie de cuisiner, il prit les 10 euros qu’avaient laissés ses parents et sortit en direction du McDonalds. Tout le long du chemin, il tituba et zigzagua, se fichant pas mal des regards fixés sur lui. Il ne se sentait vraiment pas bien. Pas étonnant. Il n’avait rien ingurgité de la journée et il était déjà 19 heures.

                             Arrivé au fast-food, il se dirigea tout de suite à la caisse. Par chance, il n’y avait pas beaucoup de monde. Il prit n’importe quoi et régla la commande. Au moment où il allait quitter le McDonalds, un vertige et une envie de vomir le prirent. Il s’accroupit quelques secondes et tomba nez à nez avec Anselme et son copain lorsqu’il se releva en utilisant une bonne partie de son énergie. Ils se fixèrent longuement. Plus d’un mois qu’ils ne s’étaient pas retrouvés en face ainsi. Gauthier n’osait pas parler et les larmes menaçaient de nouveau de couler. Ca lui faisait tellement bien de le voir comme ça mais en même temps, une colère sourde l’envahissait. Il était apparemment le seul incommodé de ce manque de communication.
 
 
Anselme lui parla au moment où Gauthier allait partir sans rien dire.
 
« - Tu vas bien Kepon ? Qu’est-ce que t’as ? »
 
Un rictus déforma la bouche de Gauthier. Alors comme ça il s’inquiétait. Il ne put s’empêcher de lui répondre méchamment.
 
« - Tu t’inquiètes pour moi maintenant ? dit Gauthier dans un ricanement. Comme c’est gentil de prendre le temps de me parler en… combien de temps déjà ? »

 
                          Gauthier remarqua que ces paroles avait blessé son meilleur ami mais lui, elles l’avaient soulagés. Il toisa Anselme et le bouscula en passant à côté de lui.

                           Il quitta le fast-food et se mit à marcher le plus vite possible. Il ne se sentait vraiment mais vraiment pas bien et risquait de s’évanouir dans la rue s’il ne rentrait pas très vite. Heureusement, il n’habitait qu’à quelques mètres du fast-food. Lorsqu’il poussait la porte de son portail, une main l’empoigna et le força à se retourner.


 Gauthier fut surpris de voir devant lui le copain de son ex-meilleur ami. Ses yeux brillaient de colère.
 
« - Va t’excuser ! lui dit brusquement ce dernier. »
 
Gauthier se retenait de lui cracher à la gueule. Pour qui se prenait-il ?
 
« - Lâche-moi, dit Gauthier dégageant son bras. »

                              Son vis-à-vis le poussa brutalement contre le portail. Gauthier qui ne se sentait déjà pas très bien manqua de s’évanouir sur le coup et se laissa doucement glisser contre son portail. Son manque de nutrition le rendait faible. Mentalement et physiquement. Il se mit à pleurer, fatigué de tout ce qui lui arrivait.

                             Desk, surnom que Gauthier trouvait absolument pitoyable, le regarda complètement ébahit. Il n’avait pourtant pas mis beaucoup de force.
 
« - Qu’est-ce que je t’ai fait bordel, gémit-il entre deux sanglots. Qu’est-ce que je t’ai fait pour que tu me prives de mon meilleur ami, hein ? C’est parce que j’ai failli toucher tes cheveux la dernière fois ? Je me suis excusé, je te jure que j’ai pas fait exprès. Pourquoi tu m’as pris mon meilleur ami ? Rends-le moi ! »

Gauthier s’arrêta soudain de pleurer, se rendant tout à coup compte de quelque chose. C’est Anselme qui s’était éloigné de lui. Ce n’était pas la faute de l’imbécile en face de lui.
 
Desk était tenté par le fait de s’apitoyer sur le sort de Gauthier mais non.Le visage blessé d’Anselme lui revenait en tête. Il se mit soudain à crier.

 « - T’es qu’un pauvre idiot ! Ton meilleur ami ? On baise avec son meilleur ami ? On ne remarque pas que son meilleur ami est amoureux de soi ? On n’est pas là quand son meilleur ami à besoin d’aide ? Tu fais pitié à te plaindre alors qu’Anselme souffre deux fois plus. »
 

                          Desk allait tourner les talons mais la voix de Gauthier se fit entendre. Ce dernier n’avait pas la force de crier mais toute la rancœur et l’amertume qu’il ressentait se faisait ressentir dans son ton.

 
« - Laisse-moi rire. C’est Anselme qui enchaîne les crises de nerfs depuis la rentrée ? C’est Anselme qui est tellement obnubilé par le pourquoi du silence-radio de son meilleur ami qu’il en oublie de se nourrir ? Mais bon, qui suis-je pour dire de telle chose. Il a maintenant son copain. Je n’ai plus droit à aucune place dans sa vie.
 - Il est amoureux de toi !
 - Il était amoureux de moi. Il me l’avait avoué l’été dernier. J’avais arrêté tout de suite les gestes et paroles ambiguës. C’est lui qui a demandé à ce qu’on recommence comme avant !
 - Il l’est encore, murmura Desk. »

                          Gauthier ne savait pas quoi dire. Il était juste… lassé. Il avait vraiment cru qu’Anselme était sincère. Il ne faisait en fait que… le faire souffrir. Des deux, c’était lui, Gauthier, le plus horrible et il estimait qu’il n’avait plus le droit de se plaindre de quoique ce soit. Oui il était toujours aussi triste d’avoir perdu son meilleur ami mais il ne voulait surtout pas lui infliger une telle chose.
 
« - Dis-lui… commença Gauthier. Dis-lui que j’en ai marre de voir sa tête, que tout en lui me soûle et que j’ai envie de gerber rien qu’en pensant à lui. Dis-lui aussi que… je veux plus jamais le voir, ni lui parler et que je n’hésiterai pas à lui donner un aller/retour s’il osait m’approcher.
 - Quoi mais…
 - C’est mieux qu’on coupe les ponts. Et puis, je suis sûre que ça te rendra service à toi, rajouta Gauthier en faisant un sourire forcé »
 
                            Il rentra chez lui et mangea ce qu’il avait acheté en essayant de ne pas pleurer. C’était… fini. Il ne parlerait plus jamais à Anselme. Il ne le prendrait plus jamais dans ses bras…

                            Avant d’aller se coucher, il écrivit une lettre à Arthur.

« Hey, Arthur !
 
Ma lettre ne sera pas longue. Pas vraiment d’humeur ces temps-ci. J’ai définitivement coupé les ponts avec mon meilleur ami. Ca fait mal. Je suis content que tu ais trouvé quelqu’un pour toi. J’ai affreusement besoin de quelqu’un ces temps-ci moi mais rien. Tant pis.
 
Tout à l’heure, l’autre blaireau qui traîne avec mon… avec Al est venue me parler. Il a eu de la chance que j’ai pas mangé de toute la journée... Quand j’y pense, Al a de la chance d’avoir trouvé quelqu’un comme lui. Il est vraiment beau et à l’air très préoccupé par les sentiments de ses amis. Encore un peu et j’ai le coup de foudre. Je rigole bien sûr. J’oserai pas le subtiliser à Al.

Enfin bref, prend bien soin de ton mec. Ne le fais surtout pas souffrir parce qu’il a l’air d’être en or. Je pense que tu tomberas vite amoureux. Limite je suis jaloux. Lol
 
Désolé mais mon père ne veut toujours pas qu’on se voit. Dès que c’est possible, je te mets au courant. Au pire, on peut converser par téléphone. Je te donne mon fixe et mon portable.

0614539425 et 0584753984 [NUMEROS CHOISIS AU HASARD]. J’espère que tu m’appelleras. Ca me fera vachement plaisir.
 
Bisous et à la prochaine »
 
Il mit la lettre dans une enveloppe et la déposa dans le sac de sa mère. Elle la postera à son retour.

Par Raewon - Publié dans : Lettres à l'ennemi [Terminée]
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Mardi 10 juillet 2 10 /07 /Juil 22:48
-IV-

On était le 4 septembre, jour de la rentrée. Par on ne sait quel miracle, les parents de Gauthier lui avait permis d’aller en boîte avec son meilleur ami et ce dernier était resté dormir chez lui. Il était 7h lorsque Lydia toqua à la chambre de son fils.

- Hé les marmottes ! Debout ! Surtout toi Al !

Ne voyant aucune réaction, elle entra et les vit dormir enlacer. Ils dormaient presque tout le temps ainsi lorsque Al dormait chez Gauthier. Lydia se doutait bien du fait qu’ils faisaient des choses ensemble de temps en temps mais ne s’en inquiétait pas plus que ça. Il était jeune après tout.

- Si vous ne vous réveillez pas, comptez-sur moi pour accepter encore une sortie du genre la veille de la rentrée. Et surtout,  Al, attend-toi à de sérieuses représailles de la part de ta mère si elle apprenait que « tu avais fait le mur avec mon fils la veille de la rentrée ».

Les yeux de Al s’ouvrirent immédiatement et il se redressa subitement, emportant, et réveillant par la même occasion, Gauthier qui dormait sur son torse. Ce dernier tomba en avant, faisant basculer la couette qui les couvrait hors du lui. Lydia avait maintenant devant ses yeux le corps complètement nu de son fils et de son meilleur ami. Les garçons ne semblèrent pas s’en rendre compte.

- Oh, cachez-moi ces corps que je ne saurais voir ! se moqua-t-elle.

Al rougit et prit un oreiller pour cacher sa nudité tandis que Gauthier se leva librement et prit une pose magistrale.

- Admire maman, admire. Tu as rarement vu un aussi beau corps, hein ?

- Aussi beau que celui de ton père ! dit-elle en prenant son fils dans ses bras. Vous avez fait quoi cette nuit les garçons ?

- Rien de spé’ ! On est allé en boîte, on s’est bourré la gueule, on a dansé et on est rentré dormir !

- Tu sais très bien que c’est pas de ça que je parle !

- Je ne vois point d’autres choses à dire mère.

- Mouais, c’est ça !

Lydia embrassa son fils et se retourna.

- Al, va prendre une douche et descend. On va t’attendre pour le petit-déjeuner.

- D’accord madame Garysson.

- Je t’ai déjà dit de m’appeler Lydia ! Et de me tutoyer !

- C’est vrai ! dit-il en faisant un large sourire.

Elle ferma la porte de la chambre de son fils et se dirigea vers la sienne. Au tour de son mari maintenant.

Dès que Lydia eut quitté la chambre, Gauthier s’étira et bailla. Il n’avait pas dormi longtemps. Ils étaient revenus de boîte à 3 heures du matin et, malgré ce qu’il avait dit à sa mère, ne s’étaient pas endormi tout de suite. Ils s’étaient chauffés et avait couché ensemble jusqu’à 4h30.

- Je suis sûr qu’elle sait !

- De quoi Al ?

- Ta mère !

- Oui, ben quoi ma mère !

- Elle sait qu’on couche ensemble de temps en temps !

- Ouais, peut-être. J’en sais rien.

- Et ça te fait rien ? Tu t’inquiètes pas plus que ça ?!

- Ben, c’est ma mère tu sais ! Elle sait tous sur moi et elle sait généralement avec qui je couche. Je lui ai pas dit pour toi parce que tu veux pas mais je pense qu’elle l’a deviné. Et puis, elle s’en fout de toute.

- Je sais pas comment tu fais…

- De quoi ?

Gauthier avait enfilé un boxer propre et s’était assis sur le lit.

- Bah déjà, pour tout dire à ta mère et en plus, pour te montrer à poil comme ça devant elle.

- C’est naturel pour moi. Je suis pas pudique avec mes parents et eux non plus. Limite on se trimballe à poil. Mon père le fait ça d’ailleurs. Moi je mets quand même un boxer hors de la salle de bain et de ma chambre. Ma mère elle met un mini-short en plus de son soutien. Mais remarque, je la vois souvent à poil dans la salle de bain. Ou dans le couloir quand elle sort de la salle de bain et qu’elle a oublié de prendre des sous-vêtements. Elle est bien foutue. Je suis fière de mes parents. Ils gardent la forme !

Il tourna la tête pour voir ce que faisait son meilleur ami et éclata de rire en voyant la tête qu’il faisait. C’était si choquant que ça ?

- Rigole pas ! Je trouve ça vachement choquant !

- Bah tu vas pas me dire que tu trouves mes parents moches !

- Non…

- Et me dit pas que t’as jamais fantasmé sur mes parents ! Ne serait-ce qu’un tout petit peu ! Pour ma mère, quand tu viens à la maison et que tu la vois se promener avec son mini-short et son soutien. Ou pour mon père quand tu l’as vu sortir à poil de la salle de bain une fois…

Al vira cramoisi.

- Ouais, j’avoue ! Ils sont vachement bien foutus pour leur âge mais bon, tu vas nous faire un complexe d’Œdipe un jour !

- QUOI ?! Mais t’as fumé ! Rien que d’imaginer coucher avec ma mère ou mon père…Bêrk ! J’ai beau les adorer, il faut pas pousser mémé dans les orties, hein ! Notre relation reste quand même mère/fils, père/fils ! Et puis, va te laver au lieu de dire des conneries !

Al se leva en éclatant de rire. Il avait vraiment pensé que ça virerait à l’inceste un jour mais vu la réponse qu’avait émis Gauthier, c’était hors de question. De plus, il fallait bien avouer que mère, père et fils n’avait rien à cacher. Un corps parfait. Musclé, bien en forme. Al en était presque jaloux. Une famille aussi unie, libre et aimante ne se trouvait pas à tous les coins de rue.

 

Le reste de la matinée était passée très vite. En attendant que son meilleur ami finisse sa douche, il rangea un peu sa chambre et descendit regarder la télé. Petit-déjeuner englouti, il avait accompagné sa mère et Al au lycée. Sa rentrée à lui n’était que dans l’après-midi. Le midi, il mangea au restaurant avec ses parents. C’était une habitude qu’ils avaient pris au moment où Gauthier avait sauté une classe. A chaque rentrée, il mangeait dans un restaurant choisi au hasard.

A 15 heures pile, Lydia se gara devant le lycée.

- Allez, à plus tard mon chéri.

- Maman…

- Quoi ?

- J’ai pas envie d’y aller…

- Non sans déc’ ! Allez, sors tes fesses de cette voiture.

- Non mais je suis fatigué ! Et je me sens pas bien. J’ai des vertiges…

- C’est ça Gauthier. Je te crois. Par contre, pour la fatigue, ça doit être dû à cette sortie en boîte ?

- …

- Plus de sorties en boîte la veille des cours. Je voulais te dire non mais c’est ton père qui m’a dit : « Mais noooooon ! Laisse-les s’amuser ! Il a cartonné à son bac de français ! 16,5 de moyenne ! Allez, fais pas ta mégère ! ». J’t’en foutrais moi des « fais pas ta mégère » !

- … Je me sens étrangement mieux ! Allez, bisous m’man !

Il avait gaffé. Là c’était sûr, il n’irait plus en boîte avant un moment… Il se dirigea vers le préau, endroit où était fait l’appel et attendit son tour.

Il ne connaissait pratiquement personne dans la classe où il était. Ceux dont il connaissait le nom ne lui plaisait pas vraiment. L’après-midi passa extrêmement lentement pour lui. Il s’était mis au fond et rêvassait. Il ne cherchait à parler à personne et personne ne cherchait à lui parler. Il n’avait envie de discuter avec personne aujourd’hui. Mais ça viendrait. De toute façon, sa carrure ne laisserait certainement pas les filles de sa classe indifférente et par la même occasion, les garçons se rapprocheraient de lui pour savoir son secret. Ca se passait toujours comme ça.

Ses 1m85 de muscles les impressionnaient. Ses yeux gris les faisaient fondre. Son sourire les faisait baver et sa voix rauque les émerveillait. Dans ces moments-là, il remerciait ses parents d’être aussi beau et de lui avoir légué cette beauté.

 

A 18 heures, son père vint le chercher et l’emmena au glacier. Habitude qu’ils avaient toujours eue. Et comme d’habitude, ils se faisaient incendier par leur mère et épouse pour cet écart et tout se soldait irrémédiablement par un câlin. C’était une sorte de rituel qui rendait parfait aux yeux de Gauthier une rentrée.

Au dîner, ils abordèrent un sujet délicat.

- Gauthier, il a répondu à ta lettre Arthur ?

- C’est qui Arthur ?

- Chéri, ne parle pas la bouche pleine.

- Tu lui as pas dit maman ?

- …

- Me dire quoi ?

- Chéri, ne parle pas la bouche pleine.

- …

- Mais quoi à la fin ?! Pourquoi me dire qui est Arthur est une si grande affaire d’état ?!

- Maman dis-lui.

- Ah non, c’est ton ami. T’as qu’à lui dire.

- Oui mais c’est ton mari !

- Je vois pas le rapport.

- Il comprend mieux avec toi.

- N’importe quoi ! Et puis débrouille-toi ! C’est ta lettre !

- Haaaaan ! Je te retiens ! Et dire que dans cette dite-lettre, je t’ai rendu un service ! Ca va m’apprendre !

- Quel servi…

- OUI BEN ZUT ! Je vous rappelle que je suis encore là et que je ne comprends toujours rien à ce que vous racontez !

- …

- …

- Lydia, explique-moi s’il te plaît.

- Pffff…Toujours moi. Voilà. En fait, un ami à lui à repris contact avec lui via une lettre après 4 années sans nouvelles.

- Et c’est tout ? Vous aviez besoin de faire tout ce cinéma pour ça ?

- C’est pas tout papa…

- Quoi ?

- Celui qui a repris contact est mon premier amoureux.

- … ? C’est qui encore ton premier amoureux… Euh… SI je me souviens bien, c’était Arthur Hé…dor ! ARTHUR HEDOR ?! Qu’est-ce qu’il te voulait ?

- IlestderetouràParisetilveutreprendrecontactavecmoietmamanvoulaitreprendrecontactavecsesparentsalorsjeluiairépondu…

- Et ça donne quoi quand tu articules ?

- Il est de retour à Paris et il veut reprendre contact avec moi et maman voulait reprendre contact avec ses parents alors je lui ai répondu…

Matthieu, le père de Gauthier, se leva brusquement et partit dans sa chambre. Il ne concevait pas que Lydia ait voulu reprendre contact avec eux après ce qu’ils leur avaient fait. Il n’arrivait pas à y croire. Ce qui le chagrinait le plus était le fait qu’elle ne lui ai rien dit. Il s’était promis de tout se dire à leur mariage…

Deux jours passèrent et l’ambiance à la maison était assez tendu. Matthieu ne leur adressait plus la parole. Lydia ne lui en voulait pas car elle se savait en faute. Elle lui avait caché ça.

Gauthier lui était d’une humeur massacrante. Sans nouvelles de Al depuis le jour de la rentrée, il était allé le voir à la récré. Son nouvel ami l’accompagnait et ils avaient l’air de bien s’amuser. Une vague de jalousie l’assaillit. Il s’était approché et avait sauté sur son dos. Première fois depuis…depuis qu’ils se connaissaient, Al n’avait pas apprécié. En essayant de s’expliquer avec lui, son sac avait frôlé il ne sait plus quelle partie du visage de son nouvel ami et ce dernier avait pété une durite. Pour rendre le tout meilleur, Al s’était encore plus énervé contre lui et malgré ses excuses, lui avait tourné le dos.

C’était la première fois depuis aussi longtemps qu’il se sentait aussi seul… Ca faisait bizarre de ne plus passer sa soirée au téléphone à raconter des conneries. Il était et peiné, et en colère.

La seule bonne nouvelle de la journée était la lettre de son premier amoureux, alors, en attendant que son père revienne, il alla lui répondre.

 

 

" Niop Arthur !

J'ai pas dû attendre longtemps pour avoir ta réponse. Enfin...si mais bon. T'as eu du pot toi le jour de la rentrée. Moi, non. La journée avait super bien commencé pourtant ! La veille, j'étais allé en boîte avec mon meilleur pote ! La fin de la sortie avait été géniale vu qu'une fois rentrée chez moi, on avait fait des choses pas très catholiques ! Vu que lui est qu'en seconde, comme toi (moi, ça fait comme si j'avais sauté 2 classes. J'ai commencé l'école à 2 ans et j'ai sauté la 5ème... j'te le rappelle, au cas où), sa rentrée était le matin donc c'est ma mère qui nous as réveillé. On était crevé mais ça allait. C'est trop génial quand ma mère me réveille ! Je suis de super bonne humeur ensuite ! Bon bref, le midi, on mange au restau, l'après-midi, je vais malheureusement au lycée et là, paf ! Le malheur commence. En feignant de ne pas me sentir bien, j'apprends que ma mère avait été réticente pour la sortie en boîte et que c'est mon père qui l'avait convaincu ! Du coup, là, je suis sûre de plus aller en boîte avant janvier/février. Jusque là, tu te dis que c'est pas un trop gros malheur. Et tu as raison. Le pire arrive après. A 18 heures, mon père vient me chercher, on fait notre petit rituel de rentrée et le dîner arrive...

Ma mère fait une MEGA gaffe. Mon père n'était pas au courant que t'avais repris contact avec moi et que maman voulait reprendre contact avec tes parents. Du coup, il s'est fâché parce que c'était la première fois depuis qu'ils sont mariés que maman ne lui dit pas quelque chose. Aujourd'hui, ça fait 2 jours qu'il ne nous parle que pas monosyllabes... Enfin, il m'a parlé pour m'interdire de te rencontrer... Et vu que je veux pas le mettre en colère, je préfère lui obéir. Mais ne t'en fait pas, ma mère va essayer de rabibocher le truc !

Sinon, quoi dire d'autre... Ma classe est merdique, il y a que des groupies et pas un seul mec canon... Al me manque d'une force... Je m'ennui grave sans lui mais il passe ses récrés avec un nouveau. Ca m'énerve. J'ai bien essayé de faire un effort mais je le supporte pas. Mon sac a fait le malheur de frôler ses cheveux et hop, caca nerveux. J'te jure. Et Al qui le défend et tout. Même quand je me suis excusée en disant que j'avais pas fait exprès, ils m'ont pas écouté. C'était la première fois qu'Al me tournait le dos et ne me croyait pas. Ca m'a peiné grave alors je veux plus lui parler. Mais bon, je pense pas qu'il en ait quelque chose à foutre. Le jour de la rentrée, il m'a pas appelé, le lendemain non plus alors je me suis inquiété et là, je me retrouve en froid avec lui... Ca me soûle... Il a qu'à faire du nouveau son meilleur ami mais qu'il ne compte pas sur moi pour lui reparler avant un bon moment.

N'empêche, ce connard de nouveau est un pur canon ! Tu verrais ses yeux ! Limite je me bavais dessus... Et sa chute de rein... Je m'en lèche les babines rien qu'en l'imaginant sans sa putain de chemise...

Sinon, pour ton pote là, j'te conseille de mettre les choses au clair dès le début parce que s'il tombe amoureux de toi, ça va pas lui faire du bien de se faire jeter.

Bon, je te laisse... Mon père est rentré et je vais essayer de lui parler. Je vais dire à ma mère pour ta mère et on verra bien ce qu'elle en dit.

 

Gros poutous bien placés ;)

 

Gauthier"

Gauthier finalisa sa lettre et descendit la donner à sa mère. Ceci fait, il essaya de parler à son père. Il ne se sentait pas bien à cause du rejet d’Al et voulait en parler avec lui. Sa mère était bien sûr sa grande confidente mais son père aussi savait le conseiller. Sans vraiment le calculer, il fondit en larmes et son père, oubliant sa rancœur, le prit dans ses bras et tenta au mieux de le consoler.  Gauthier, malgré son attitude et ses grands airs, n'était encore qu'un enfant.

Par Raewon - Publié dans : Lettres à l'ennemi [Terminée]
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Lundi 25 juin 1 25 /06 /Juin 14:30

-II-

C’est avec soulagement que Gauthier, jeune garçon de 17 ans, est sur le chemin de sa maison. Les vacances étaient enfin arrivées. Cette année avait été bien rempli et s’il n’y avait pas eu Anselme, son meilleur ami, il serait mort sur place. Ses parents l’avaient stressé pour son bac de français et pendant 2 semaines entières, il n’avait pu faire que ça, étant interdits de sortie, télé ou ordinateur. Seul Anselme avait le droit de venir le voir.

 

Je crève la dalle mais, bien sûr, maman ne rentre qu’à 19 heures, et papa à 22 heures La vie est belle...J’espère au moins que mes DVD sont arrivés.

 

Il se dirigea fébrilement vers sa boîte aux lettres, espérant ne pas être obligé à regarder des téléfilms stupides tout l’après-midi.

 

Ca aurait été trop beau bien sûr. Factures, factures, factures et…Une lettre pour moi ! Quel est ce miracle ? Allez, avec un peu de chance, c’est une bombe sexuelle qui m’écrit !

 

Il regarda au dos de l’enveloppe mais ne vit aucune adresse. Seul une belle écriture mentionnant son adresse à lui emplissait le blanc du papier.

 

Vu l’écriture, je n’en doute point. Héhé, une admiratrice secrète ? C’est sûr que mon mètre quatre-vingts et mes yeux gris en font rêver plus d’une.

 

Il ouvrit la lettre, rigolant tout seul et découvrit avec stupeur que son expéditeur n’était autre qu’Arthur. LE Arthur. Celui qu’il avait réclamé corps et âme quatre ans plus tôt lorsqu’il avait appris son déménagement. D’après ce que Gauthier lisait, LE Arthur n’avait pas changé d’un poil moralement.


"Les mecs, c'est moins compliqué ! La plupart ne demande pas d'amour, tu tires ton coup, voilà c'est fait !
 J'espère ne pas te choquer en te disant que je suis bi ! Mais perso j'arrive vraiment pas à me décider entre prendre et me faire prendre, ce sont deux plaisirs distinct, immenses et incomparables… "  


Toujours aussi franc. Gauthier était vraiment surpris de recevoir de ses nouvelles. Il eut une sorte de pincement au cœur. A vrai dire, c’était à cause, ou plutôt grâce à Arthur que Gauthier se savait bisexuelle. Quatre ans plus tôt, lorsqu’il avait appris que son meilleur ami avait déménagé sans le lui dire, il avait pleuré pendant des jours. Il ne comprenait pas pourquoi il pleurait comme ça. Des amis, ce n’était pas ce qui lui manquait alors pourquoi se mettre dans un tel état ? La vérité était qu’il était tombé amoureux. Il était tombé amoureux et avait attendu une année entière une éventuelle lettre. Peine perdue. Il avait fini par se résigner. Et il avait rencontré Anselme. Non il n’était pas amoureux mais grâce à lui, Gauthier avait pu relativiser ce manque de nouvelles.

Gauthier soupira et fourra la lettre dans sa poche. Il posa son sac dans le salon, les factures sur la table basse, alla réchauffer de la nourriture et s’installer devant la télé. Il passa l’après-midi à faire l’aller-retour entre le frigo et le canapé. Ce n’est qu’à 20h50 qu’il entendit la porte d’entrée s’ouvrir.


- Gauthier ? T’es où ?

- Dans le salon m’man !

- Me dis pas que t’as passé ton après-midi devant la télé.

- Quand y a rien d’autre à faire. T’avais pas dit que tu rentrais à 19 heures ?

- M’en parle pas. J’ai cru un instant que je serais de retour qu’à 21h30 mais j’ai réussi à voir tous mes clients vite fait, bien fait. Tu veux manger quoi ?

- Hum… Fricassé de poulet et coquillettes !

- D’accord, ben tu m’aides à cuisiner en faisant les coquillettes alors.

 Gauthier se leva en sautillant. Il allait mangé ce qu’il voulait. Ce n’était pas très exceptionnel étant donné que sa mère lui demandait souvent ce qu’il voulait manger mais fricassé de poulet, ça faisait longtemps qu’il n’y avait pas goûté.

- M’man, devine quoi ! Tu sais qui m’a écrit ?

- Ah oui, t’as mis le courrier où au fait ?

- Sur la table basse du salon. Arthur.

-Arthur quoi ?

- C’est Arthur qui m’a écrit !

-C’est qui Arthur ?

- Arthur Hédor ! Mon meilleur ami d’il y a quatre ans. Le fils de vos meilleurs amis si je me souviens bien ! Tu sais, le bâtard qui est parti sans me le dire, le...

- Je crois que j’ai compris là Gauthier.

Lydia, la mère de Gauthier s’était crispé mais ce dernier ne s’en était pas aperçu.

- Il te veut quoi ? Ca fait quand même quatre ans.

- Bah apparemment, il revient à Paris alors il m’a écrit. Avec un peu de chances, il est super mignon et je pourrais me le faire.

Lydia avait toujours été au courant de la bisexualité de son fils. Elle s’en contrefichait à vrai dire. Que Gauthier aime un homme ou une fille revenait au même.

- Au fait, tu as gardé contact avec ses parents ? J’me souviens qu’ils dînaient avec nous le samedi soir et qu’on passait toutes les fêtes ensemble !

- On s’est…brouillé.

- Pourquoi ?

-…

- Hein, pourquoi ?

-…

-Pourquoi ? Pourquoi ?

Lydia soupira. Dieu qu’il pouvait être énervant à parler comme ça. Elle avait mis au monde un enfant bavard. Le pire est qu’il ne se lassait jamais. Il la harcèlerait jusqu’à ce qu’elle lui réponde. Elle avait fait une expérience un jour. Elle l’avait en quelque sorte poussé à lui posé une question et ne lui avait pas répondu. Il l’avait harcelé deux semaines entières. Et encore, il aurait pu tenir plus longtemps si Lydia n’avait pas craqué.

- Ils nous avaient…volés de l’argent.

- QUOI ?

- On gardait de l’argent sur un compte pour tes études. Et comme chaque mois on y ajoutait 100 euros depuis ta naissance, ça avait fait un sacré paquet d’argent. On leur faisait confiance et ils connaissaient le numéro de compte et le code. Un jour, on a appris qu’ils l’avaient pris et investi dans un plan foireux. Tu nous connais, hein. On l’a extrêmement mal pris et on a coupé les ponts. En souvenir de cette amitié, on a pas porté plainte. Satisfait ?

-…

Gauthier était bouché bée. Ils les avaient volés.

- Ca craiiiiiiint. Tiens, pour la peine, je lui écrirai pas !

- Dommage, si ça se trouve, tu rates un super coup.

Gauthier sourit et continua à cuisiner. Il fut ravi de voir son père rentré plus tôt que prévu. Ils purent donc manger ensemble et Gauthier oublia toute cette histoire.

 

Deux mois plus tard…

- Gauthier dépêche-toi !

-Mais m’man j’ai pas envie ! Y a Rubi à la télé là !

- Si tu l’avais fait quand je te l’ai demandé, c'est-à-dire il y a 3 jours, ou encore une semaine ou deux ou même trois, tu aurais pu voir ta série alors tu bouges tes fesses et tu vas ranger ta chambre !

- Mais…

- Plus vite que ça ou tu ne vas pas en boîte avec Anselme ce soir.

Gauthier se leva et soupira. Sa mère ressemblait à un vrai tyran des fois.

- Allez, Gauthier ! Si tu fais vite et qu’elle est vraiment bien rangée, tu passeras l’aspirateur demain et tu pourras voir la fin de l’épisode.

- Oh merci maman !

J’ai rien dit…

Il courut jusqu’à sa chambre et la regarda, désabusé.

Aaaah, y a tellement de bordel ! Ca va m’apprendre à pas la ranger quand maman me dit de le faire.

Il se mit à ranger à la va vite et, quinze minutes plus tard, tout était presque parfait.

Bon, le bureau et je pourrais regarder ma série ! Au pire, je regarderai la vieille télé-réalité de TF1.

Il essaya d’arranger le mieux possible, fourrant ses bouquins dans son sac, les feuilles volantes sous l’oreiller et les cahiers dans un coin de l’étagère. C’est en soulevant une assiette (assiette qui devait être là depuis au moins 2 mois) qu’il la vit. La lettre.

Je croyais qu’elle était à la poubelle.

Il jeta un dernier coup d’œil et descendit, emportant l’assiette et la lettre.

- Ca y est m’man !

- Tu vois quand tu veux ! C’est quoi cette assiette ?

- Je sais pas. Ca doit être Anselme qui l’a laissé là quand il est venu dormir à la maison.

- Mouais, on y croit tous. Bah tu la laves et tu viens regarder ta série.

- Il s’est passé quoi pendant que j’étais pas là ?

- Oh rien d’intéressant. Hector a pété un câble et voulait tuer Rubi et Alexandre, le voyant a prédit a Rubi que quelqu’un de son entourage mourra, (tiens, pour changer) et...c’est tout !

- Rien d’intéressant ? Mais tu rigoles !

- Ah ben c’est fini.

- QUOI ?

- Bah je sais pas ce que t’as foutu mais ça t’as tout fait raté.

- C’est à cause de mon bureau.

Gauthier s’affala à côté de sa mère dans le canapé et bouda.

- Fait pas cette tête. Au moins, ta chambre sera présentable maintenant.

- J’aimais bien mon bordel !

- Arrête, ça puait ! C’était dégueulasse ! Je sais pas comment tu fais pour dormir là-dedans mais bon.

- M’man, Anselme dort à la maison ce soir ?

- S’il veut.

- Tu sais que t’es la meilleure maman du monde ?

- Héhé, oui mais ça fait toujours du bien de se l’entendre dire !

- C’est toi qu’a mis ça sur mon bureau ?

Il prit la lettre et la montra à sa mère.

- Oulaaaa, mais ça fait un moment ça. Tu lui as pas répondu ?

- Pourquoi je lui répondrai ?

- Laisse-moi réfléchir…Tu…étais…amoureux…de lui…

- Pas la peine de me le rappeler. Il en vaut pas la peine de toute façon. Je suis trop bien pour lui !

- C’est vrai ! Mon petit métisse d’amour est trop beau pour sortir avec un garçon comme ça ! Mais écris lui quand même…Ca te fera du bien de renouer avec ton passé, hein ? A vrai dire, si c’était possible, je renouerai sans hésiter avec ses parents. On se connaissait depuis le lycée quand même…

- Bah j’arrangerai le coup avec lui si ça peut faire plaisir à ma magnifique maman. Que dis-je ? A ma déesse de maman !

Lydia rigola et se leva.

- Flatteur va. Puisque tu m’as si bien flatté et obéi aujourd’hui, je vais faire ton plat préféré.

- Oh maman je t’aime !

Gauthier se leva, fit un bisou à sa mère et courut dans sa chambre. Il allait écrire à Arthur. La vérité était qu’il avait envie de savoir si son premier amoureux était toujours aussi beau. Il prit du papier dans la chambre de ses parents et se mit à écrire.

 

«  Salut Arthur !

Oui je sais, tu dois te dire que je me fous de ta gueule mais que veux-tu. J’ai la mémoire d’un poisson rouge alors penser à écrire une lettre est déjà trop pour moi. En fait, le jour où j’ai reçu ta lettre, ma mère m’a dit pourquoi tes parents et les miens étaient en froid et ça m’a quelque peu dégoûté. Et c’est aussi grâce à elle que je t’écris. Rubi avait commencé (mais oui, tu sais, la télénovelas mexicaine !) et ma mère me harcèle pour que j’aille ranger ma chambre. Je râle un bon coup mais elle me menace de ne pas me laisser aller en boîte avec Al (mon meilleur pote !) alors je suis bien obligé d’abdiquer !  Au final, je retrouve ta lettre sur le bureau (c’est maman qui l’y avait mise) et après avoir parlé un peu avec elle, me voilà ! En fait, j’ai un mini service à te demander. Pourrais-tu parler à tes parents pour savoir s’ils aimeraient renouer avec les miens ? Ca ferait tellement plaisir à ma mère (ma mère est une perle donc j’en parle beaucoup ; elle me cuisine ce que je veux et me laisse faire souvent ce que je veux alors je l’aime plus que tout !).

Sinon, changeons de sujet et parlons de moi ! Je suis un expert dessus ! Quoi dire ? J’ai sauté une classe une année après ton départ et je suis aussi fana de basket ! J’ai réussi mon bac de français avec succès (16 à l’oral et 17 à l’écrit)…Hum…Je suis pas tombé amoureux depuis ton départ et voilà.

Je parie que tu te demandes ce que ton départ à avoir dans mes affaires amoureuses. Bah devine quoi. Je suis bi et le premier garçon pour lequel j’ai craqué est…toi. Je t’en ai tellement voulu d’être parti comme ça. J’ai cru que mon pauvre petit cœur allait exploser. Mais grâce à Al, j’ai pu relativiser et il a en quelque sorte pris ta place dans mon cœur (non j’en suis pas amoureux et je n’en ai jamais été).

Je me suis farci quelques nanas et mecs. C’est sûr que c’est pas pareil…En tout cas, si toi tu hésites entre le fait de te faire prendre ou de prendre, moi, je n’ai aucunes hésitations ! Je préfère être pris. J’adore me laisser faire de temps en temps. C’est les seuls moments où j’hurle mon plaisir. Je me rappelle le premier mec qui m’a pris. Divin. Enfin, je ferais mieux de ne plus y penser ou je vais devoir me soulager en t’écrivant. Hahaha. Oui je sais, mes blagues sont pourries.

Bref, revenons en au sujet. Je suis souvent plus douée avec les mecs qu’avec les filles. D’ailleurs, ma spécialité, c’est les pipes. Tous mes mecs m’ont dit que j’avais un coup de langue expert. Haha. Etant donné qu’Al aussi me le dit (non je n’ai jamais été avec lui mais une petite pipe entre amis lorsqu’on est trop tendu ne fait de mal à personne), je finis par en être convaincu.

Sinon, voilà. Je sais plus trop quoi dire. J’ai grandi moralement et physiquement. J’aime ma mère plus que tout (mais ça, je l’ai déjà dit), j’aime manger, je m’aime (c’est important de s’aimer).

Allez, je te laisse. Ma mère m’appelle pour que j’aille l’aider à cuisiner. Je te fais de gros bisous partout et…bonne chance pour ta rentrée !

 Gauthier, un ami qui te veut du bien (haha) »

 

Gauthier mit rapidement la lettre dans une enveloppe, écrivit l’adresse de son ancien ami et descendit avec.

- M’man, tu pourras me poster ça en allant au boulot demain ? Je serais sans doute trop mort pour bouger le moindre petit doigt avant ton retour. Enfin, je bougerai jusqu’au frigo et au canapé mais ce sera mon maximum.

- Pas de problème bébé. Allez, mets la table. Ton père vient de m’appeler. Il arrive.

- Oh yeah ! J’adore quand on mange tous ensemble.

Par Raewon - Publié dans : Lettres à l'ennemi [Terminée]
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