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Oneshots

Mercredi 15 août 3 15 /08 /Août 16:28

Il ne lâcha pourtant pas la main de Peter et ce dernier ne chercha pas à le faire. La chaleur qui se dégageait de la main de Raphaël se répandait doucement en lui.

 

-        -  Peter. Le garçon dont je t’avais parlé est… oups. Je dérange peut-être ?

Raphaël écarquilla les yeux, se rendant compte que ça faisait un moment qu’ils étaient comme ça et lâcha brusquement la main de Peter. Il s’éloigna de Peter et baissa la tête, gêné.

 

-        -  Pas du tout Lulu. On commençait à faire connaissance.

Il mourait d’envie de fixer Raphaël mais se retenait pour ne pas paraître bizarre.

-       -   Ca va Raphaël ? Pas trop mal à l’aise ici, entouré de personnes inconnues ?

-         - Non. Ca me fait même plus de bien que je ne l’aurais cru.

-        -  Tu veux boire quelque chose ?

-        -  Non merci.

-        -  On attend Juan et on mange.

-        -  J’ai pas très faim de toute façon.

 

Peter détailla Raphaël. Il était quand même assez maigre.

 

-         - Tu fais un régime ? demanda le plus âgé.

Raphaël sourit faiblement.

 

-        -  Non mais depuis mon séjour à l’hôpital, j’ai dû mal à ingurgiter quoique ce soit.

-        -  Ton séjour à l’hôpital ?

 

Le plus jeune commença à se tordre les mains. Il ne voulait pas en parler pour l’instant. Il aurait même aimé pouvoir complètement rayer cette période de sa vie. Anna-Lucia remarqua son embarras et l’aida à s’en sortir. Sa mère lui avait parlé du pourquoi de ce séjour.

 

-       -   Il a peut-être pas envie d’en parler Peter. Laisse-le un peu tranquille.

-       -   Désolé Raphaël. T’auras qu’à nous en parler quand tu seras prêt. Après tout, il y a plein de jours dans une année.

-        -  Ce que tu peux être galant en face d’un bel homme cher Pete. Bel homme qui, soi dit en passant, te fais pas mal d’effet.

 

Raphaël les regarda surpris. Qu’avait-il voulu dire par « il y a plein de jours dans une année » ?

 

-         - On… va se revoir ?

-       -   Pourquoi pas si on s’entend bien aujourd’hui, répondit Anna-Lucia.

-        -  Tu veux pas qu’on se revoit ? demanda précipitamment Peter.

 

Sans vraiment savoir pourquoi, Peter avait peur de ne plus jamais revoir Raphaël. A cette idée, son cœur s’emballa et cogna fort sa poitrine.

 

-       -   Si, bien sûr que je veux.

-        -  Je te donnerai mon numéro, tu m’appelleras quand tu veux.

-        -  D’accord.

 

Il regarda Anna-Lucia, les yeux emplis de gratitude.

 

-        -  Je reviens les gars. Je vais réchauffer la nourriture. J’ai la dalle alors si ce débile de Juan n’est pas là dans 5 minutes, on mange.

-        -  Débile ? Tu l’aimerais bien l’avoir dans ton lit ce débile, hein Lulu ?

-       -   Ta gueule Pete !

Elle disparut dans la cuisine, laissant Peter seul avec Raphaël.

 

-       -   Ca te dérange si je me mets à côté de toi ?

-       -   Hein ?

-       -   Sur le canapé. Avec toi.

-       -   Fais… fais comme tu veux.

 

Peter lui sourit et se déplaça.

 

-      -    Tu… euh…

 

Peter ne savait pas quoi dire pour meubler la conversation. On entendait seulement le bruit que faisait Anna-Lucia dans la cuisine. On l’entendit allumer le four à micro-ondes puis plus rien mis à part le juron qu’elle laissa échapper. Un fusible avait sauté.

 

-       -   J’m’en occupe les gars, bougez pas.

 

 

 

-        -  De toute façon, pensa Peter. Je pourrais pas bouger.

 

Raphaël s’était accroché à son bras à la seconde où les lumières s’étaient éteintes et il s’accrochait vraiment fort au bras droit de Peter.

 

-       -   Désolé, haleta t-il dans son cou. J’ai horreur du noir depuis tout petit. Le fait de se perdre dans les bois un après-midi et d’être retrouvé le lendemain matin ne laisse pas vraiment de bons souvenirs.

 

Un petit rire sortit de sa gorge mais Peter avait bien compris que ce n’était que du cinéma et qu’en réalité, il était complètement tendu. La pression exercée sur son bras droit en était la preuve. Pour toute réponse aux paroles de Raphaël, Peter lui caressa doucement la tête. Il passa sa main dans les cheveux du plus jeune et la descendit lentement dans son cou.

 

Raphaël était envahi de frisson à cause des caresses que lui prodiguait Peter dans son cou. Il se détendit légèrement et se colla un peu plus à son vis-à-vis. Le sentant, Peter en profita pour récupérer son bras droit et le passa autour des épaules de Raphaël. La tête de ce dernier reposait maintenant sur le torse du plus vieux. Il se sentait vraiment bien là où il était. Une telle paix ne l’avait jusqu’alors jamais envahit, même avec Gabriel. Pour rien au monde il n’aurait voulu quitter ce torse chaud et confortable, ce torse que les battements de cœur lent et régulier du propriétaire rendaient encore plus confortable.

 

Mais bien sûr, les meilleures choses n’étaient pas faites pour durer. Au moment où Raphaël s’apprêtait à sombrer dans le sommeil, la lumière revint et quelqu’un apparut à l’entrée du salon.

 

-        -  J’ai sonné mais personne ne répondait. Je suis entré.

 

Raphaël sursauta et ouvrit rapidement les yeux. Un jeune homme se tenait devant lui et le dévisageait assez froidement. Se rappelant de sa position, il se décolla et s’assit droit. Peter réprima un soupir de frustration.

 

-        -  Tu es finalement venu Juan !

 

Anna-Lucia venait de surgir de la cuisine.

 

-       -   Je t’ai pas entendu sonner !

-        -  Ca répondait pas alors je suis entré. J’ai fermé aussi parce que ça aurait pu être un cinglé.

-        -  Merci.

 

Elle lui fit un sourire éclatant.

 

-       -   On passe à table ?

 

 

Chez Anna-Lucia, Lundi 25 mai 2007, 21h46

 

Le dîner était passé assez silencieusement. Raphaël ne connaissant personne n’avait pas voulu se mêler aux conversations, Juan n’adressait pas la parole à Peter et ce dernier ne cherchait pas à faire d’efforts. Seul Anna-Lucia avait essayé de parler. Sans succès. Le repas s’était donc achevé en silence et ils étaient retournés au salon. Ne supportant plus ce silence, la rousse décida d’essayer de régler le conflit une bonne fois pour toutes.

 

-         - Bon, c’est quoi ton problème Juan ?!

 

Juan la regarda surpris.

 

-        -  Mais j’ai pas de problèmes.

-        -  Tu me prends pour une conne ? J’ai préparé tout ça pour qu’on puisse dîner joyeusement ensemble et au lieu de ça, j’ai un débile qui n’adresse pas la parole à son meilleur ami et l’autre débile qui ne fait rien pour arranger les choses.

-        -  Je ne sais même pas pourquoi il est fâché Lulu.

-        -  Arrêtez de me prendre pour une conne, merde ! Alors vous allez me faire le plaisir de tout arrangé, ou d’au moins discuter. Parce que sinon, je vais virer tout le monde et ce ne serait pas gentil pour Raphaël qui n’aura rien avoir dans l’histoire.

 

Juan soupira et regarda enfin Peter dans les yeux.

 

-        -  Tu veux savoir quel est mon problème ?

-        -  Bien sûr que oui Juan !

-       -   Je me suis rendu compte qu’on n’était pas ami Pete. On est toujours fourré ensemble mais jamais il ne t’est venu à l’idée de me confier des choses sur toi. JAMAIS. Par exemple ta date d’anniversaire. Ce qui fait encore plus mal c’est d’apprendre ce genre de choses, aussi minime soit-elle, par une fille qui, elle, est vraiment ami avec toi.

-         - Ca veut pas dire que je ne te considère pas comme mon ami Juan !

-        -  Oh que si…

-        -  Sans vouloir être indiscret, commença Raphaël. Je suis d’accord avec Peter.

-         - Oh toi, ça va ! J’ai bien vu dans quelle position vous étiez lorsque je suis arrivé.

 

Cette remarque avait été dit assez méchamment. Raphaël baissa la tête et commença à se triturer les mains.

 

-          Juan ! Je sais que t’es frustré mais c’est pas la peine de lui parler comme ça !

-        -  Le gentil prince Pete vient à la rescousse de sa jolie princesse.

-        -  Tu deviens vraiment infecte, dit Anna-Lucia.

-        - C’est ça, défend-les.

 

La conversation était en train de tourner en dispute. Raphaël intervint.

 

-       -   JE… Je suis désolé si je me mêle de quelque chose qui ne me regarde pas. Mais je… mon avis n’a rien avoir avec les éventuelles choses que je pourrais ressentir pour Peter ou quelque chose du genre. Si je le dis, c’est parce que je l’ai vécu. C’est… assez compliqué à expliquer.

 

Tout le monde s’était tu et fixait à présent le plus jeune du groupe.

 

-       -   Il y a un mois, je…

 

Il inspira profondément et se lança.

 

-       -   Il y a un mois, j’ai essayé de me suicider. A cause de quelque chose d’assez stupide. Ca… Ca faisait trois ans que j’étais avec mon copain et au moment où je…

 

Sa voix se mit à trembler.

 

-      -    Au moment où j’allais le présenter à mes parents, il me… il me dit que pendant mon absence, il avait rencontré quelqu’un et m’avait trompé. Et… et il m’a dit que… qu’il aimait cette personne encore plus que moi et que notre relation était fini. Après trois ans. Je…

 

Tout le monde le regardait, peiné pour lui.

 

-       -   A ce moment-là, tous les amis que j’avais n’ont… ils n’ont pas été là. S’ils l’avaient été, je n’aurais sans doute pas fait cette tentative. Je… On était tout le temps ensemble. On se racontait tout et pourtant quand j’ai eu besoin d’eux, ils m’ont… lâché. Après mon séjour à l’hôpital, aucun d’eux n’est venu me voir et jusque là, je n’ai aucune nouvelles. C’est pas parce qu’on se raconte tout qu’on est pour autant de vrais amis…

 

Juan baissa la tête, regrettant les paroles qu’il avait prononcées plus tôt. Il savait, non, il était sûr que si jamais quelque chose comme ça lui arrivait, Peter serait là pour lui.

 

 

Chez Peter, Lundi 25 mai 2007, 22h59

 

-          T’es sûr que ta mère dira rien si tu ne rentres pas tout de suite ?

-       -   Elle sera contente tu veux dire. Ca fait 1 mois que je suis pas sorti de la maison. Enfin, depuis mon retour de l’hôpital.

 

Peter lui sourit. Raphaël était tout ce qu’il y avait de plus adorable.

 

-       -   Tu veux boire quelque chose ?

-        -  Non ça va. Anna-Lucia m’a assez gavé.

-       -   Faut la comprendre, t’as pas vu comme t’es maigre ?

-       -   Je me trouve bien comme ça.

-      -    Mouais… En tout cas, elle te gavera comme une oie tous les jours jusqu’à ce que ton poids lui convienne.

 

Ils éclatèrent de rire.

 

-      -    Au fait, commença Peter. C’est vrai ce que t’as dit ? Que… que tu pourrais avoir des sentiments pour moi ?

 

Raphaël écarquilla les yeux et se rappela qu’il avait bel et bien dit cela.

 

-        -  Je l’ai dit inconsciemment. Alors c’est que ça doit être vrai.

 

Décidément, Raphaël était vraiment mignon. Peter se pencha et déposa un léger baiser sur les lèvres du plus jeune.

 

-       -   Moi aussi.

 

Raphaël rougit violemment.

 

-        -  Tu veux bien m’offrir un beau cadeau Raphaël ?

-        -  Dis.

-        -  Sois à moi. Je sais que tu sors d’une relation difficile mais je te veux tout à moi. Maintenant.

 

Peter avait murmuré cette phrase tout en regardant Raphaël droit dans les yeux. Comment résister ? Pour toute réponse, le plus jeune mit ses bras autour du cou de son nouvel amant et attrapa farouchement ses lèvres. Ils n’attendirent pas longtemps avant de mêler leur langue. Elles se rencontrèrent et dansèrent étroitement ensemble, l’une essayant parfois sans grande conviction de dominer l’autre. Peter finit par lâcher la bouche de son amant, à bout de souffle.

 

-        -  On continue dans la chambre ?

 

Il se leva prit la main de Raphaël et le mena dans la chambre. A peine entré, la bouche de Peter alla chercher celle de Raphaël. Le corps de ce dernier chercha instinctivement la chaleur de son vis-à-vis. Ca faisait tellement longtemps qu’il n’avait pas été en contact avec quelqu’un.

 

Leur corps se frottait. Tandis que les mains du plus jeune caressait les cheveux du plus vieux, Peter passait doucement ses mains sur tout le dos de Raphaël, insistant par moment sur ses fesses. Le sexe de Raphaël se durcit peu à peu contre la cuisse de son aîné. La bouche de Peter quitta à regret celle de Raphaël. Il embrassa le cou de plus jeune et passa une main dans son pantalon, lui massant doucement les fesses. De la seule main qui lui restait, il déboutonna tant bien que mal la chemise blanche.

 

Il descendit sa bouche et embrassa le torse de Raphaël. Au moment où il mettait ses deux mains dans le boxer du plus jeune, il se mit à sucer ses tétons, les mordillant et les aspirant.

 

Raphaël se mit à gémir. L’endroit que léchait Peter était un de ses points faibles. Un contact un peu trop prolongé le faisait gémir de plaisir et ce que faisait Peter le rendait incroyablement bien.

 

Peter descendit encore et enleva le pantalon de Raphaël. Il présenta ses doigts à son amant et ce dernier comprit très bien ce que Peter voulait de lui. Il commença à lécher les doigts essayant de se concentrer pour les enduir de salive.

 

Peter commença à embrasser le sexe du plus jeune à travers le boxer. Il sortit finalement le sexe du boxer à l’aide de sa main et libre et fit de léger va et vient. Entendre Raphaël gémir l’excitait de plus en plus. Il prit finalement le sexe en bouche et s’appliqua à le lécher. Tendrement d’abord, puis plus violemment, mordant gentiment la verge tendu de temps en temps.

 

Le plaisir arrivait par vague et Raphaël n’arrivait vraiment plus à se concentrer sur ce qu’il faisait. Il gémissait et gémissait encore son bonheur, complètement aux anges. Peter en avait profité pour commencer à le préparer et Raphaël ne le remarqua pas, trop absorbé par le plaisir que lui prodiguait la bouche de Peter. C’est au bord de la jouissance qu’il se rendit finalement compte de ce que lui faisait la main de Peter. Cela ne fit qu’accentuer le plaisir et il se déversa dans la bouche de son amant.

 

-        -  Peter, gémit-il, le souffle court. Prends-moi…

 

L’interpelé ne se fit pas prier. Il se déshabilla rapidement et mit Raphaël sur le dos. Il suréleva son bassin et le pénétra tout en l’embrassant. Raphaël gémit premièrement de douleur mais le plaisir prit vite le dessus. Peter donnait de lents et longs coups de rein, torturant Raphaël, le faisant se tordre de plaisir. Il arquait le dos et haletait le peu de fois où il ne mordait pas l’oreiller. Le plaisir les assaillait et Peter accéléra sans vraiment s’en rendre compte la cadence.

 

Raphaël n’en pouvait plus. Il s’était mis à crier et haletait à n’en plus finir. Il agrippa l’oreiller le plus fort qu’il put.

 

-        -  Plus… fort, gémit-il. Vas-y plus fort. 

Peter donna de plus puissant coup de reins, faisant hurler de plaisir Raphaël. Il n’arrivait plus à contenir son plaisir et commença à gémir près de l’oreille de Raphaël. Sentant que la jouissance arrivait, il accéléra encore le rythme y mettant autant de fort qu’il le pouvait. Raphaël n’en pouvait vraiment plus. Ce n’était pas lui qui fournissait le plus gros effort mais les vagues de plaisir qui l’envahissait lui prenait toute son énergie. Ils finirent par se libérer dans un ultime cri de jouissance.

 

Peter s’effondra sur le corps de son amant. Il n’avait jamais autant pris de plaisir. Il se coucha sur le côté et regarda Raphaël dans les yeux. Ce qu’ils ressentaient n’avaient pas besoin de paroles. Il prit le plus jeune dans ses bras et l’embrasse avant de sombrer dans le sommeil.

 

Avant de s’endormir à son tour, Raphaël murmura quelque chose à l’oreille de Peter. 

-       *   Joyeux anniversaire.

 

Par Raewon - Publié dans : Oneshots
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Mercredi 15 août 3 15 /08 /Août 04:51

Quelque part sur une place de Barcelone, Lundi 25 mai 2007, 15h12

 

 

-       -   Hé mec ! J’ai un super plan pour se faire du fric sans trop d’effort. Hé, Peter ! J’te parle !

 

Le dénommé Peter était assis sur la rambarde d’un immeuble, le regard dans le vide. A cet instant précis, ses yeux bleus ciels n’exprimaient rien d’autre que la tristesse.

 

-        -  Peter ! Tu m’écoutes ?

-         - Hein ? Tu me parlais Juan ?

-         - C’est toujours la même chose avec toi ! Tu…

 

Tandis que Juan se complaisait à critiquer l’inattention constante de son ami, Peter replongea dans ses pensées. Ce jour de l’année n’était vraiment pas son jour préféré. A vrai dire, il espérait toujours qu’une sorte de miracle le lui ferait sauter, mais rien.

 

-        -  … jamais !

 

Juan s’arrêta de parler et fixa son ami. Ses cheveux bruns assez court était pour ne pas changer, en bataille. Sa peau était magnifiquement bronzée et on pouvait voir à son oreille un anneau en argent. Son regard lui…

 

-      -    Tu m’as pas écouté.

-      -    Pardon ?

-      -    Mais qu’est-ce que t’as aujourd’hui ? T’es encore plus distrait que d’habitude !

-       -   C’est rien Juan.

-       -   Tu viens en boîte avoir nous ce soir ?

-       -   Non désolé. Anna-Lucia m’a invité chez elle. Et puis tu sais très bien que tes potes ne me blairent pas.

-       -   N’importe quoi.

-       -   Ah ouais ? Et quand Carlos a failli me couper un doigt en coupant des oignons ?

-       -   Mais il s’est excusé !

-        -  Juan, laisse tomber.

-       -   T’es pas drôle !

-       -   Exactement.

 

Peter se leva et s’étira. Il fallait qu’il bouge, qu’il oublie quel jour on était. Son portable se mit à sonner. Il regarda qui l’appelait : Anna-Lucia.

 

-       -   Allô ?

-       -  

-        -  Non tu déranges pas. Je suis avec Juan là

-       -  

-         - Ce soir ? Ben je crois qu’il sort avec ses potes.

-       -  

-        -  Oui, ceux qui essaient de me blesser à chaque fois qu’on est dans la même pièce.

-        - 

-        -  Bah je sais.

-        - 

-       -   Ben t’as qu’à le faire.

-      -   

-       -   N’importe quoi. Depuis quand t’es timide ?

-       -  

-        -  Ouais, c’est ça.

 

Juan observa une nouvelle fois Peter pendant qu’il parlait. Ce dernier était presque tous les jours avec lui et, jamais, il n’affichait une telle joie. Juan était déçu de constater qu’en fait, Peter ne le considérait pas vraiment comme un ami.

 

-         - Attends, je te le passe.

 

Peter tendit le téléphone à Juan et le sortit de ses pensées.

 

-       -   Quoi ?

-       -   Elle veut te parler !

-        -  Pourquoi ?

-         - Tu verras bien.

 

Juan prit le portable intrigué.

 

-        -  Oui ?

-         - Juan, c’est Anna-Lucia.

-        -  Oui je sais.

-       -   Ca va ?

-       -   Oui et toi ?

-        -  Super.

-        - 

-        - 

-    - 

-       -   En fait, tu vois, aujourd’hui, c’est l’anniversaire de Peter et…

-      -    Quoi ?

-       -   C’est son anniversaire et ce soir, j’organise un petit quelque chose. Enfin, c’était censé être entre nous mais vu que pour rendre service à une amie à ma mère, j’ai accepté que son fils vienne, je me suis dit : autant invité le meilleur ami de Peter.

-       -   Meilleur ami ? Tu te rends compte que ça fait plus de 2 ans qu’on se connait et qu’il n’a jamais voulu me dire quand était son anniversaire ?

-        - 

-      -    Et on est meilleur ami ? A chaque fois que je lui demandais, il changeait de sujet. D’ailleurs, à la moindre question que je lui pose sur sa vie, il change de sujet. Et tu dis qu’on est meilleur ami ?

-     -     Tu sais, aujourd’hui ne lui rappelle pas de bons souvenirs. Il a ses raisons pour ne pas vouloir t’en parler.

-       -   Il n’y a pas que ça Anna-Lucia ! Quand j’ai des problèmes, c’est le premier que je vais voir. Je veux bien croire qu’il t’a toi et qu’il ne vient pas me voir directement mais qu’il ne vienne pas du tout ? On est presque tous les jours ensemble et c’est moi qui parle la plupart du temps.

-       -   Juan… Je… Il aime pas vraiment parler de lui.

-        -  A toi il te parle. A moi non. La conclusion qu’on peut en tirer est simple, tu ne crois pas ?

-        -  Dis pas ça. Au moins, viens chez moi ce soir.

-        -  J’ai pas envie.

-        -  S’il te plaît Juan ! Et puis j’aurais quelque chose à te demander.

 

Juan soupira avant de répondre.

 

-        -  D’accord. Mais ne compte pas sur moi pour parler.

-        -  Merci beaucoup ! A ce soir alors.

-        -  Ouais.

 

Juan raccrocha et donna le téléphone à Peter. Il était vraiment déçu. Il lui tourna le dos et se mit à marcher.

 

-       -   Juan ! Attends ! Je…

-       -   Laisse tomber.

-        -  Si tu veux, je répondrai à toutes tes questions !

-           

Juan s’arrêta de marcher et se retourna pour fixer Peter, en colère.

 

-       -   T’es sourd peut-être ? Je t’ai dit de laisser tomber !

 

 

Chez Anna-Lucia, Lundi 25 mai 2007, 19h45

 

Anna-Lucia était à la fois impatiente et nerveuse. Elle faisait les cents pas et retournait se regarder dans le miroir toutes les minutes. Le garçon sur qui elle avait des vues serait dans son appartement dans à peine 15 minutes.

 

Au même endroit, Lundi 25 mai 2007, 19h59

 

Lorsque la sonnette de la porte se fit entendre, Anna-Lucia se précipita à l’entrée, cognant au passage la table basse du salon. Elle ouvrit la porte, un énorme sourire collé à ses lèvres.

 

 

Autre part dans Barcelone, Lundi 25 mai 2007, 19h59

 

Un garçon brun d’approximativement 1m75 se regardait dans une glace. Chose qu’il n’avait pas fait depuis longtemps. A vrai dire, son image le dégoûtait. Il avait beaucoup maigri depuis son séjour à l’hôpital. Ses joues s’étaient creusées et ses yeux marrons-vert étaient vide de quelconque émotion. Il n’appréciait pas ce qu’il avait devant lui mais ne pouvait pas changer grand-chose. Il était las de tous.

 

-          Raphaël ? Tu es prêt ? J’entre.

 

Une femme assez âgée entra dans la chambre du jeune homme. Elle laissa échapper une exclamation admirative.

 

      -     Tu es resplendissant mon bébé ! Ca faisait tellement longtemps que je t’avais pas vu aussi élégamment habillé !

 

Raphaël soupira, agaçé.

 

      -     C’est juste une chemise et un pantalon maman.

      -    Ca change de tes boxers mon chéri. C’est pour ça. Je suis contente que cette jolie jeune fille est accepté de passer sa soirée avec toi. Avec un peu de chance, vous vous plairez ! Et tu pourras oublier ce…

      -     Maman ! Sors d’ici !

      -     Mais…

      -     S’il te plaît, sors.

      -     Très bien. Mais fais en sorte d’être en bas dans 5 minutes. Ca ne ferait pas bon effet d’être en retard.

 

Le jeune homme lui lança un regard noir et lui tourna le dos, se remettant à déplorer en face du miroir ce qu’il était devenu. Lorsqu’il entendit la porte de sa chambre se fermer, ses jambes ne le tinrent plus. Il s’effondra au sol et se mit à pleurer. Il suffoquait de tant d’attentions. Elles ne faisaient que lui rappeler de mauvais souvenirs. Encore et encore. Il ne faisait d’ailleurs plus que ça de ces journées. Quand il n’était pas en train de se demander pourquoi il était toujours en vie, il pleurait ou déconnectait son esprit et allait en quelque sorte revivre ses souvenirs.

 

De retour chez Anna-Lucia, Lundi 25 mai 2007, 20h00

 

Anna-Lucia perdit son sourire en voyant la personne se trouvant au pas de sa porte.

- C’est que toi !

Peter la poussa et entra.

- Mais vas-y, entre je t’en prie ! ironisa Anna-Lucia.

- Merci.

Il se dirigea vers le salon et s’affala dans le canapé.

- Tu t’attendais à voir qui ? Le prince William ?

- Arrête de te moquer !

- Je sais pas s’il viendra.

- Qui ?

- Ton prince charmant. Juan.

Elle fronça les sourcils. Il fallait qu’il vienne. Elle n’aurait sûrement pas le courage de lui parler un autre jour.

 

- Pourquoi ?

- …

- Ah mais oui ! Que je suis bête. C’est bien sûr parce que Monsieur Peter n’a pas parlé à son meilleur ami, je dis bien meilleur ami, de sa vie d’avant, de ses problèmes et du 25 mai. Imbécile ! Tu mériterais qu’il ne te parle plus jamais.

- Tu sais très bien que je n’aime pas parlé de ça.

- Tu veux une baffe ?

- Quoi ?

- Tu te comportes comme un vrai imbécile ! Merde à la fin ! T’es plus un gamin ! Si… si jamais il vient pas aujourd’hui je te… je te jure que je te trucide !

A peine eut elle finit de dire ces mots que la sonnette retentit.

- C’est lui !

Elle se précipita à la porte et s’arrêta juste avant d’ouvrir.

- Bon, Lulu, tu respires et t’essaie de pas lui sauter dessus.

 

Elle ouvrit la porte pour tomber sur…

 

Dans l’immeuble où habite  Anna-Lucia, Lundi 25 mai 2007, 20h10

 

Raphaël et sa mère s’arrêtèrent devant le numéro 10.

- On y est mon chéri.

Elle lui fit un sourire, espérant qu’il lui en fasse un en retour mais rien.

 

-        -  Tu sonnes ?

 

Raphaël avança sans conviction sans doigts jusqu’à la sonnette et appuya. La porte s’ouvrit à peine quelques secondes plus tard devant une rousse aux cheveux mi-longs ondulés. Elle avait les yeux verts et était à peine plus petite que Raphaël. Ses grains de beauté se fondaient avec la couleur bronzée de sa peau. Elle souriait d’une manière qui la rendait irrésistible.

-       -   Si j’avais pas été gay, pensa le brun, j’aurais sans doute eu le coup de foudre pour elle.

 

Raphaël remarqua que son sourire perdit son ampleur lorsqu’elle vit qui se tenait sur le pas de sa porte. Il était gêné. S’imposer chez quelqu’un qu’il ne connaissait pas était vraiment mal venu. Et il n’avait pas envie de rencontrer de nouvelles personnes.

 

-       -   Bonjour mademoiselle. Je suis Clara. L’amie de votre mère.

-       -   Ah oui ! J’ai failli oublier.

-       -   Voici Raphaël.

 

Le brun était profondément agacé par l’attitude de sa mère. Il aurait pu se présenter toute seule.

 

Anna-Lucia regarda Raphaël, son éternel sourire collé au visage. 

-       -   Mon meilleur ami est à l’intérieur. J’espère que ça ne te dérange pas.

 

Elle dût percevoir la grimace que fît Raphaël puisqu’elle ajouta tout de suite après :

  -   Mais ne t’en fais pas. Il n’y aura que lui et son meilleur ami si celui-ci vient. 

Elle s’écarta du chemin pour laisser passer Raphaël. Ce dernier ne se fit pas prier. Pourvu qu’il s’éloigne de sa mère. Il regarda la décoration de l’appartement. Sobre et banal. Aucune photo n’ornait les murs. Aucune couleur vive. Vraiment rien de particulier. C’était… rafraichissant. Ca changeait vraiment de ce qu’il voyait chez lui. Il se détendit un peu. Il continua à marcher tout en observant autour de lui. Ses pas le menèrent droit au salon qu’il observa lui aussi. Il sursauta en entendant quelqu’un lui parler.

 

  - Il y a rien à observer ici. Anna-Lucia n’aime pas décorer chez elle.

Raphaël recula d’un pas et détailla la personne qui se tenait devant lui. C’était un homme d’environ 27 ans. Il était brun et avait les yeux bleus ciels. Raphaël tressaillit en croisant ce regard.

L’homme s’avança et lui tendit sa main.

-         - Moi c’est Peter.

Raphaël la serra automatiquement, le regard encore plongé dans les yeux de son vis-à-vis. Une sorte de courant électrique le traversa et les poils de son bras se hérissèrent. Il frissonna. C’était quelque chose qu’il n’avait plus ressenti depuis quelques temps déjà.

        -  Raphaël.

 

 

Par Raewon - Publié dans : Oneshots
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Vendredi 29 juin 5 29 /06 /Juin 02:02

      - Désolé si je te dérange.

      - Non ça va. J’ai presque fini. C’est déjà prêt ?

      - Déjà ? Ca fait 1h30 que je t’attends.

Gabriel éclata de rire en voyant l’air consterné de Samuel. Il rigolait décidément beaucoup avec lui.

      - T’aurais dû venir me chercher. J’ai pas la notion du temps une fois un pinceau dans la main.

Il était décidément trop mignon.

      - Quoi ? demanda Samuel en rougissant légèrement. J’ai quelque chose sur le visage ?

      -  Non. T’es juste trop mignon.

Samuel rougit encore plus, peu habitué aux compliments. On ne le regardait ou remarquait que très rarement. Il se leva vivement, essayant de cacher ses rougissements.

      - Tu as fait quoi ?

      - Frites et poulet.

      - Ca fait longtemps que je n’en ai pas mangé !

      - Tu fais régime ou quoi ?

      - Hein ? Jamais ! Je grossis pas mais je perds très vite. Suffit que je mange un repas par jour pendant 1 semaine pour perdre 2 ou 3 kilos. Et j’étais très préoccupé par mes peintures ce mois-ci alors j’ai pas pensé à manger tous les jours.

      - T’as pas faim ? demanda Gabriel, horrifié.

      - Oh que si !

Il se mit à table et attendit que Gabriel le serve.

      - Alors là mon pote, tu peux être sûr que tu vas prendre du poids avec moi.

      - Avec toi ?

      - Ben oui, aujourd’hui et demain et après-demain et ainsi de suite pendant 2 semaines.

      - Tu verras pas ton chéri ?

Samuel avait dit cette phrase pour faire croire à Gabriel qu’il s’intéressait à son fameux chéri. A vrai dire, il était jaloux mais n’avait pourtant pas envie de renoncer à cette toute nouvelle amitié.

      - Je te l’ai dit plus tôt, il est en Espagne.

      - Ah ? Il y habite ?

      - Non, il est parti hier matin. Il y va plus tôt que moi pour voir ses parents et les préparer à mon arrivée.

Samuel hocha la tête et prit l’assiette que lui tendait Gabriel. Tout n’était peut-être pas perdu pour lui. Il aurait deux semaines pour séduire Gabriel.

 

« Au fond de moi, je me sentais affreusement mal. Mal d’essayer de détruire un couple d’aussi longue date. D’autant plus que son compagnon était parti préparé ses parents pour la futur rencontre. Pourtant, mon amour pour Gabriel et le désir qu’il faisait naître en moi écrasaient tous sur leur passage. La morale m’importait peu. Il n’y avait que moi qui comptais. Moi et mes sentiments. Avec plus de recul, j’aurais compris qu’il m’était interdit de faire ça. J’aurais compris que j’allais détruire quelqu’un. L’égoïsme qui m’habitait alors avait failli tuer quelqu’un… »

 

Les deux semaines passèrent très vite. Samuel allait tous les jours chez Gabriel. Ils s’étaient énormément rapprochés et étaient maintenant à la veille du fameux départ. Le peintre était désespéré. Il ne savait plus trop quoi faire pour le retenir. Il ne fallait pas qu’il parte. Qu’il l’abandonne. A cette idée, Samuel se mit à pleurer brusquement. Son compagnon s’en inquiéta. Ils étaient en train de parler nourriture. Etait-ce ce qui le chagrinait ?

      - Hey, qu’est-ce qu’il y a ?

      - Je…rien…c’est parler de bouffe qui me…tu vois quoi !

      - Te fous pas de moi mon petit cœur.

Les sanglots de Samuel redoublèrent à l’entente de ce surnom. Gabriel le lui avait donné 2 jours plutôt. Ils se considéraient maintenant comme meilleur ami et se disaient tout ou presque. Ainsi, Gabriel le surnommait petit cœur alors que Samuel l’appelait mon ange. C’était assez ambigüe mais ça leur convenait assez bien.

      - Qu’est-ce qu’il y a Samuel ? Pourquoi tu pleures comme ça ! J’aime pas te voir pleurer. Je tiens beaucoup beaucoup à toi et ça me fend le cœur de te voir ainsi !

      - …

      - Dis-moi ! Je t’en prie !

      - Je… veux… pas que tu partes !

      - Quoi ? Mais c’est juste pour deux mois ! T’en fais pas, je t’oublierai pas. Je t’appellerai tous les jours !

Samuel se mordilla la lèvre inférieure et souffla, en essayant de retenir un autre sanglot, que Gabriel ne comprenait pas.

     - Qu’est-ce que je comprends pas ?

     - Je… je…

La voix du brun s’étrangla et aucun mot compréhensible ne sortit. Comprenant qu’il n’arriverait pas à le dire clairement, Samuel prit la décision de l’exprimer autrement. Il se leva et se mit à califourchon sur Gabriel.

      - Petit cœur ? Tu fais…

Il fut coupé par les lèvres du brun sur les siennes. Il agrandit ses yeux, surpris du geste de celui qu’il considérait à présent comme son meilleur ami. Il repoussa gentiment Samuel et le regarda. Il n’osait pas parler. Il ne savait pas quoi dire. Ils restèrent dans la même position quelques minutes. Finalement, Samuel retrouva la parole.

      - Je t’aime.

      - Que…

      - Je vais parler, mais tu dois me laisser finir sans m’interrompre. Sinon, je saurais plus où me mettre…

Gabriel hocha la tête.

      - Je... Il y a deux semaines, lorsque je t’ai rencontré, j’ai eu un coup de foudre. C’est stupide… Je crois habituellement pas à ce genre de choses mais ça m’est tombé dessus comme ça. Je savais pas trop ce que c’était au début. Je savais pas trop pourquoi j’avais eu mal lorsque tu m’avais dit que tu avais un chéri depuis trois ans. Je savais pas pourquoi je rougissais lorsque tu me fixais ou pourquoi mon cœur battait la chamade lorsque tu étais près de moi. Lorsque tu m’as proposé d’aller chez toi, j’ai été tellement content que mes mains en tremblaient. Et j’ai finalement réalisé. Lorsque tu m’as donné mon assiette avec un air horrifié collé au visage, j’ai eu une pensée bizarre. Rien de sexuel, je te rassure mais j’ai eu une pensée bizarre. Et j’ai compris que je t’aimais. Et là, demain tu pars…

Samuel pencha sa tête et appuya son front contre celui de son ange en fermant les yeux.

      - Tu pars et tu vas me laisser ici. Tu vas être heureux avec ton Raphaël. Et je suis jaloux. Parce que lui, tu l’aimes comme je voudrais que tu m’aimes moi. Pas en tant que meilleur ami mais en tant qu’amoureux, en tant que personne avec qui passer le reste de ta vie. Ces deux dernières semaines, on a tout le temps été ensemble et j’ai eu cette impression. Mais le rêve est fini. Demain matin, je vais me réveiller d’un rêve de deux semaines. J’aurais tellement aimé pouvoir dormir encore un peu…

Le silence s’installa. Gabriel s’apprêta à parler mais fut arrêter par Samuel.

      - Je pouvais pas te laisser partir sans te le dire. Je pouvais pas me réveiller sans te l’avoir dit. Je t’aime…mon ange.

Il effleura de ses lèvres celles du blond, caressant en même temps ses cheveux. Ses beaux cheveux blonds… Ses doux cheveux blonds. Il s’écarta finalement et fixa Gabriel, attendant sa réponse.

      - Embrasse-moi… souffla Gabriel.

      - Quoi ?

      - Embrasse-moi, répéta-t-il. Je veux pas que tu sois triste mon petit cœur alors si être dans mes bras te rends heureux, embrasse-moi.

Une larme de joie coula le long de la joue du brun. Peut-être que tout s’arrangerait pour lui finalement.

Il ne se fit pas attendre plus longtemps et embrassa Gabriel. Il caressa doucement de sa langue les lèvres offertes et les mordillait de temps en temps. Un frisson parcourut son corps lorsqu’il sentit les mains de son amant lui caresser le dos. Samuel approfondit soudain le baiser, désireux d’en obtenir plus. Il chercha avidement la langue de son amant, et commença une danse sans fin avec elle.

Gabriel avait peu à peu descendu ses mains et c’était mis à caresser doucement les fesses du peintre. Samuel ondulait légèrement, frottant légèrement son bassin contre celui du brun. Ils étaient de plus en plus excités et se le montraient.

Le collectionneur de papillon lâcha la bouche de son amant et embrassa tantôt la mâchoire, tantôt le cou avant de se concentrer uniquement sur le cou. Il y faisait des baisers papillons et lécha tendrement la veine qui était ressorti sous l’afflux du plaisir. Samuel n’arrivait plus à retenir ses gémissement.

Une des mains de Gabriel vint effleurer le sexe du peintre.

      - Ga… briel…

      - Hmmm ?

      - T’es sûr de vouloir…Enfin je…

      - Hmmm ?

      - Je l’ai jamais fait…

Gabriel arrêta ses caresses et regarda Samuel dans les yeux.

     - Tu me fais confiance ?

        - Oui…

        - Alors fais-moi confiance quand je te dis que je vais te faire passer la plus belle nuit de ta vie.

Il avait déboutonné lentement le jean du brun tout en lui parlant. Il pouvait enfin caresser la verge tendu de son amant. Il la prit à pleines mains et se mit à masturber énergiquement mais tendrement le brun. Samuel se cambra et haleta. Un bien-être fou l’envahissait. Il ne pensait plus qu’à une chose. Il voulait jouir. Il voulait que Gabriel le fasse jouir. Il se mit à gémir sans retenu en sentant le sexe de Gabriel contre ses fesses.

      - J’ai… envie que tu me prennes ! articula Samuel entre deux gémissements.

      - Tu es sûr ?

      - Oui, gémit Samuel, maintenant !

 

« Je passai en effet la plus belle nuit de ma vie. Il me fit jouir comme jamais. On fit l’amour deux ou trois fois avant de s’écrouler dans les bras l’un de l’autre fatigué, mais heureux pour moi. Je déchantai à une vitesse fulgurante. Mon doux rêve était fini… »

 

Lorsque Samuel se réveilla le lendemain, il était seul et nu sur le canapé. Il essaya de se lever mais eut du mal. Gabriel n’y était pas allé de main morte mais en même temps, il l’avait lui-même bien encourager. Il grimaça et se pencha pour ramasser son boxer.

      -  Tu as mal ?

Il sursauta et se retourna. Il sourit en voyant Gabriel.

      - Un peu oui.

      - Ecoute Samuel… Hier soir, c’était une erreur.

Les mots prirent un moment avant d’arriver jusqu’au cerveau de Samuel. C’est alors qu’il remarqua la valise que tenait Gabriel.

      - Pardon ? Tu… peux répéter ?

      - C’était une erreur entre nous deux hier soir. J’ai un copain, je l’aime et il va me présenter ses parents dans quelques jours.

Ce fut comme un énorme coup de poing pour Samuel. Il se sentait tout à coup sale, humilié, honteux. Il avait l’impression d’avoir été une pute. Une pute ayant assouvie les pulsions de son soi-disant meilleur ami.

Il mit machinalement son boxer,  s’approcha du blond et porta sa main à sa joue.

      - C’est une blague ? C’est ça ? Je me disais aussi. Mon ange ne…

      - C’est pas une blague Samuel !

Le peintre arrêta sa caresse pour le gifler. Le fait que son ancien amant lui dise ça comme s’il annonçait qu’il avait jeté un vieux T-shirt l’énervait.

      - Je l’ai mérité…

      - Tu l’as mérité ? C’est tout ce que tu trouves à me dire ? T’as joué avec moi, merde ! Tu devrais avoir autre chose à me dire ! Tu devrais au moins avoir le bon sens de changer de ton, de paraître désolé.

Samuel le frappa encore une fois au visage et se mit à hurler.

      - JE SUIS PAS UN PUTAIN DE JOUET !

 

« J’étais vraiment en colère. Contre moi et contre lui. Il avait joué avec moi et j’avais joué avec le feu. Je savais que tout n’était pas que de sa faute mais je ne voulais rien entendre. Après l’avoir giflé autant que je le pouvais, je me mis à dévaster la maison, déchirant, écrivant sur les murs à quel point je le détestais. J’étais hors de moi. Il partit quand même, me laissant faire, me demandant d’épargner sa collection. Je fus tenter de la détruire mais me retint. Je n’accepterai pas qu’on détruise mes tableaux. Je finis par quitter la maison et rentrai chez moi, dans un état second. Commença alors un long mois de laisser aller. Je ne mangeais que rarement, je ne parlais plus à Betty, je ne peignais plus. Je me laissais en quelque sorte mourir, ressassant les mêmes questions. C’est en regardant la télé que la réponse m’apparu. Je ne pouvais rien y faire. C’était le destin. Ce n’était pas en me laissant dépérir que mon cœur allait guérir, que mon ange reviendrait. Je décidai alors d’appeler Boop et elle me fut d’une grande aide. Après lui avoir raconté toute l’histoire, elle me conseilla précieusement et m’aida à remonter la pente. »

 

      - Hey, chouchou ! Y a le directeur de ta future école qui voudrait savoir comment s’appelle ton tableau ! Il veut l’exposer.

      - Gabriel.

      - Pourquoi tu parles de lui tout à coup.

Samuel rigola et la regarda comme si elle était empotée.

      - Non, Gabriel, c’est le nom du tableau.

      - Ah d’accord !

Elle transmit le message et raccrocha le téléphone.

      - Pourquoi tu l’appelles comme ça ton tableau ? Ca te rappelle pas de mauvais souvenir ?

      - Non… Tu vois, j’ai réfléchi, et j’ai compris que ce n’était pas de sa faute. C’est moi qui me suis jeté sur lui la veille de son départ. Et puis, si ça a permis à son Raphaël de ne pas souffrir comme je l’ai fait, tant mieux.

      - T’es maso ma parole ! Bon, allez chouchou, j’y vais. Je vais me préparer pour mon concert.

      - Bisous Boop !

Il se remit à sa peinture, ne se préoccupant pas plus que ça de ce qu’il se passait à l’entrée. A vrai dire, son expérience lui avait permis de reprendre goût à la peinture. Il aimait encore plus qu’avant.

      - Samuel ?

Le peintre se figea. Il avait cru entendre la voix de Gabriel. Il se moqua de lui-même et se remit à sa peinture.

      - T’es encore là Boop ? Tu vas pas être en retard ?

      - Ce n’est pas Boop.

Non. Là, il n’avait pas rêvé. C’était bien la voix de Gabriel. Il se retourna et le vit. Il était encore plus beau qu’avant. Il avait bronzé.


      - Gabriel… Comment t’es entré ?

      - C’est une fille black qui sortait qui m’a fait entré. En fait, elle savait apparemment qui j’étais et a pas manqué de me gifler.

Samuel se mit à rire.

      - C’est une impulsive, tu l’excuseras. Qu’est-ce qui t’amènes ici ?

      - En fait, c’est fini entre Raphaël et moi.

      - Ca valait bien la peine que je souffre, hein !

Samuel se retourna et se remit à peindre, essayant de cacher ainsi son émotion. Il mourait d’envie de l’embrasser et de le gifler à nouveau.

      - Je suis désolé.

      - C’est bon.

      - C’est moi qui l’ai quitté. Il y a une semaine.

      - Pourquoi tu l’as quitté ? T’es stupide ma parole !

      - Je l’ai trompé.

      - T’es vraiment con ! Tu l’as quitté parce que tu l’as trompé ? Mais tu t’entends parler ? Tu crois que c’est une raison valable ? Il t’aurait sûrement pardonné !

      - Moi je me serais pas pardonné de tromper la personne que j’aime plus que tout au monde !

      - Mais tu l’aurais pas refait, merde ! T’es quoi ? Une queue sur pattes ?

      - C’est pas ça. Tu comprends pas !

      - JE COMPRENDS PAS QUOI BORDEL ! TU M’AS BOUSILLE IL Y A 1 MOIS ! TU M’AS DETRUIT ! SI J’EN AVAIS EU LE COURAGE, J’AURAIS REJOINS LE PARADIS DES ARTISTES ! LA SEULE CHOSE QUI ME PERMETTAIT DE PAS DEVENIR FOU ETAIT LE FAIT QUE TU ETAIS AU MOINS HEUREUX AVEC TON PUTAIN DE MEC ET LA, TU REVIENS COMME UNE FLEUR ET TU M’ANNONCES QUE T’AS CASSE AVEC LUI PARCE QUE TU AS PEUR DE LE RETROMPER !

      - J’ai pas dit ça Samuel ! Laisse-moi parler au moins !

Samuel tremblait de rage et de tristesse. Son pseudo-sacrifice avait été vain. Il était à deux doigts de fondre en larmes.

      - Je l’ai quitté parce que je ne voulais pas tromper la personne que j’aime le plus au monde. Mon âme-sœur, celui pour qui je crèverai, pour qui je me suiciderai. C’est toi Samuel… C’est toi mon âme-sœur.

Les jambes du peintre ne le tenaient plus. Il tomba à terre et se mit à pleurer de joie. Il était heureux d’avoir retrouvé son ange, son cœur.

 

«  Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de Noah, l’enfant de Boop. Mon filleul. Et aujourd’hui est aussi notre anniversaire de mariage. 9 ans est passé depuis qu’il m’a juré fidélité. 9 ans de bonheur. Cela n’a pas été facile tous les jours. Il a failli m’anéantir plus d’une fois sans s’en rendre compte mais je tiens bon. L’amour qu’il me témoigne suffit à effacer ses erreurs… »

Par Raewon - Publié dans : Oneshots
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Jeudi 28 juin 4 28 /06 /Juin 21:12

      - Non, non, non et non !

      - Mais…Samuel ! Tu l’as repeint plus de 10 fois ce tableau ! Je ne comprends pas ce que tu lui reproches ! Il est parfait. Pour être franche, je n’en avais jamais vu de si beau depuis… une éternité. Il dépeint parfaitement la réalité et il dégage quelque chose de tellement… magnifique ! Et puis, même s’il n’est pas parfait ce fichu tableau, on s’en fout ! Tu sais très bien que c’est juste pour faire semblant ce « tableau d’admission ». C’est le directeur même qui te l’as dit ! T’es l’élève le plus doué qu’il ait eu depuis une dizaine d’année !

Le dénommé Samuel soupira et passa une main lasse sur son visage. Elle ne voyait définitivement pas les choses de la même manière que lui.

      - Betty…Tu me connais assez bien pour savoir que jamais je ne donnerai un travail imparfait à mes yeux à un quelqu’un. Je ne sais pas ce que tu vois sur ce tableau, mais ce n’est pas la même chose que moi. Il est fade…Tout simplement fade. Il manque de vie. Il est, certes, très réaliste mais tellement… vide.

      - Sam…Tu ne vas pas le refaire 10 fois quand même !

      - S’il le faut, oui Boop.

      - D’accord, d’accord ! Je te laisse t’y mettre alors. Je reviendrai ce soir voir où ça en est.

 

« Ce jour-là, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. J’avais un tableau à peindre pour ma qualification dans une des plus prestigieuses écoles d’arts du pays. Un paysage. Je n’étais pas stressé car je savais que tout était joué d’avance. Un Génie. C’est ainsi qu’ils me qualifiaient. Je ne voyais pas les choses sous le même angle à l’époque. Je me voyais uniquement comme un vulgaire peintre suivant la destinée que ses parents avaient voulu lui donner. A l’âge de 3 ans, on m’avait mis un pinceau dans la main et dit : Peins. Je l’avais fait. A 6 ans, je dessinais déjà très bien et on m’avait inscrit dans des cours particuliers. Le mot d’ordre de l’époque avait été : Perfectionne-toi. Je l’avais fait. A 12 ans, j’étais capable de reproduire n’importe quoi à la perfection. Les détails y étaient mais pas la technique. On m’avait alors sommé de faire preuve de plus de rigueur. Je l’avais fait. J’avais 24 ans. J’avais passé ma vie à peindre et j’en étais las. J’aurais tellement aimé  pouvoir faire une pause mais on en attendait tant de moi. Même Betty, ma meilleure amie, ne voyait pas la lassitude qui m’envahissait petit à petit. Ma seule motivation était le fait de dépeindre mes émotions à travers mes peintures. En soi, je n’aimais pas la peinture, j’avais passé ma vie à peindre... »

 

Samuel prit son attirail, le mit avec soin dans sa voiture et se dirigea vers la sortie de la ville. Il y avait un coin pas mal dans les environs. Un lac, des arbres. Tout ce qu’il fallait pour réaliser un beau paysage. Comme tous les jours depuis 3 longs mois, il s’installa au bord du lac et peignit ce qu’il voyait. Ni plus ni moins que ce qu’il avait sous les yeux. C’était ça le problème. Il ne peignait que ce qu’il voyait. Aucune touche personnelle. Aussi minime soit-elle.

 

« J’étais prêt à abandonner. A faire ce que Boop m’avait conseillé. Aller à l’encontre de mes principes. Je n’en pouvais plus de refaire sans cesse le même paysage. De le refaire sans savoir quoi rajouter pour le rendre parfait, pour enlever toute cette banalité. C’est là qu’il m’est apparu. Il est arrivé tel un ange descendant du ciel. Vous allez sans doute trouver ça bizarre et stupide mais ça a été mes sentiments exacts quelques temps après. Un ange venant ranimer ma passion pour la peinture. Une passion pratiquement éteinte. »

 

Samuel était affairé à peindre depuis déjà 3 heures et le soleil ne l’aidait pas vraiment.

      -  Oh mon Dieu ! Ne bougez surtout pas !

Samuel sursauta légèrement et se retourna, cherchant des yeux la personne lui ayant parlé.

      -  Oh non !  Vous l’avez fait fuir.

Un jeune homme se tenait sur sa droite. Il était visiblement déçu que ce quelque chose ai fuit.

- Il y avait un magnifique monarque sur votre épaule !

Le nouveau venu lui sourit avant de reprendre.

- Un papillon.

Samuel était subjugué par l’inconnu. Magnifique… C’était la seule manière qu’il pouvait trouver pour le décrire. Des cheveux blonds encadraient un visage ovale. Des yeux couleur indigo le fixaient et une bouche aux lèvres rosées lui souriait.

L’inconnu s’avança et lui tendit une main.

      -  Je m’appelle Gabriel.

 

« Ca lui allait tellement bien. Gabriel. L’ange Gabriel. Mon ange. J’étais tellement pris dans ma contemplation que je n’avais pas remarqué qu’il venait de se présenter. »

 

      - Allô la Terre appelle la Lune…

      - Pardon ?

Samuel venait enfin de se reconnecter au monde réel.

      - Oh rien. Je viens de me prendre un méchant vent mais c’est pas grave.

      - Désolé ! Je pensais à autre chose ! Vous disiez ?

      - Pas la peine de me vouvoyer. On doit avoir le même âge.

      - Vous…tu as quel âge ?

      - 25 ans. Et je m’appelle Gabriel.

Gabriel lui tendit encore sa main et lui sourit chaleureusement.

      - Samuel, répondit le jeune peintre, serrant la main tendue.

      - Ca fait longtemps que je t’observe peindre. Comme c’est le printemps, il y a beaucoup de papillons alors je viens aussi souvent que je peux. Mais bon, dans deux semaines on sera en juillet et je vais aller rejoindre mon chéri en Espagne.

Une pointe de jalousie picota le cœur de Samuel. Mon chéri.

      - Ton chéri… murmura Samuel pour lui-même.

      - Oui ! Il s’appelle Raphaël ! Dans un mois, ça fera 3 ans qu’on est ensemble alors je compte bien fêter ça !

Cette fois-ci, une douleur lancinante pris place dans le cœur du peintre. 3 ans.

 

«  Je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait. Je venais à peine de le rencontrer. On s’était échangé une dizaine de répliques. Après son départ, je me suis répété en boucle ces questions : Pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi  moi ?

J’évitais de sortir, j’évitais Boop, j’évitais de peindre. En clair, j’évitais de vivre. Je me tuais mentalement à petit feu. Je savais que tant qu’aucune réponse n’aura été formulée, mon état ne changerait pas et pourtant, je n’essayais pas de faire évoluer les choses. Je restais là me morfondre et à me plaindre. Un jour, la réponse m’apparue, comme un flash. Le destin. C’était le destin qui avait voulu que les choses soient ainsi.

Je me remis alors à peindre et recommençai à vivre, essayant d’oublier cet amour impossible. »

 

      - Félicitations ! dit Samuel, sans vraie conviction.

Gabriel le remarqua mais ne dit rien. Il détourna le regard et posa son regard sur le tableau peint.

      - Wouaw ! Il est réussi !

      - Tu trouves ?

      - Oui ! Pour être réussi, il est. Mais il manque quelque chose. Avec ce quelque chose, ça rendrait le tout un peu moins fade.

Samuel le regarda et le dévisagea sans s’en rendre compte. C’était la première personne qui s’en rendait compte. Le tableau était fade sans ce quelque chose. Mais quoi ?

      - J’espère que tu le prends pas mal. Je ne suis pas un expert en la matière après tout. Je peux raconter n’importe quoi.

Le peintre grimaça et se retourna, fixant son attention sur le tableau.

      - Non, tu as raison. C’est d’ailleurs pour ça que je repeints la même chose depuis trois mois. J’en ai marre. Je vais livrer ça comme ça. Boop a raison. De toute façon, je suis déjà admis dans cette grande école. On y verra que du feu.

Il soupira et reprit son pinceau. Gabriel s’approcha doucement et se pencha par-dessus son épaule. Des frissons parcoururent l’échine de Samuel lorsqu’il sentit le souffle du blond sur son cou. Il essaya tant bien que mal de dissimuler les tremblements qui s’étaient emparés de sa main.

      - Oui mais à ce moment-là, c’est ton intégrité que tu bafoues. Tu dois peindre depuis un bon bout de temps pour réaliser de telles peintures.

      - Ca fait 21 ans, répondit Samuel, la voix légèrement tremblante.

      - Raison de plus. Tu dois adorer ça et ce serait bête de livrer quelque chose d’imparfait à tes yeux.

Samuel était de plus en plus surpris par le jeune homme. Gabriel mettait les mots exacts sur tout ce qu’il n’arrivait pas à exprimer.

      - C’est ça le problème. Je ne sais plus si j’aime ça. Tu te rends compte que j’ai peint presque tous les jours depuis vingt-et-une années ? Si je n’avais pas eu ma Boop, je ne sais même pas si j’aurais pu supporter de ne faire que ça. La peinture, c’est ma vie. C’est un couteau à double tranchant. Je ne peux pas arrêter sous peine de décevoir mon entourage et de me décevoir moi-même, mais en même temps, je suffoque.

Samuel baissa la tête, honteux d’avouer ce genre de choses à un total inconnu.

 

« Inconnu, oui, mais inconnu dont j’étais amoureux.  Je n’avais jamais cru au coup de foudre et pourtant, j’en avais été victime au moment le plus inattendu. C’était bizarre pour moi. C’était la première fois que j’aimais autant. Il était tout ce que j’attendais de quelqu’un. Gentil, drôle et agréable. Il avait un calme à toute épreuve. Ainsi, ce fameux soir, lorsque qu’il m’annonça le plus calmement du monde que c’était une erreur, j’entrai dans une colère monstrueuse, le frappant et dévastant sa maison au passage. C’était le seul moyen que j’avais trouvé pour exprimer ma peine, les larmes ne voulant définitivement pas couler. »

 

Gabriel tourna la tête et  détailla Samuel. Ce dernier avait de beaux yeux gris en amande et une peau bronzée. Ses cheveux noirs lui cachaient une bonne partie du visage.

Sans s’en rendre compte, Gabriel porta la main à ces cheveux noirs et poussa la mèche qui tombait sur l’œil gauche du peintre. Il sourit tendrement en remarquant la rougeur qui s’installait sur les joues de son camarade.

      - Cette… Boop. Qui est-ce ?

Samuel était surpris.

      - Pourquoi ?

      - Tu as l’air de beaucoup l’apprécier alors je sais pas. Je demande.

      - En fait, elle s’appelle Betty mais je la surnomme Boop. C’est ma meilleure amie. Mon moi féminin.

Intérieurement Gabriel poussa un soupir de soulagement. Et après coup, il se sentit mal de l’avoir fait. Raphaël lui était très précieux…Certes Samuel avait de beaux cheveux, des yeux magnifiques, une peau mâte à priori très douce, un sourire à tomber par terre, des mains fines…

      - Je ne trouve vraiment pas quoi ajouter.

      - Quoi ?

Gabriel avait complètement déconnecté de la réalité, trop occupé à faire des éloges à chaque partie du corps du peintre.

      - Sur le tableau. Je sais que c’est un petit détail mais j’arrive pas à mettre la main dessus.

      - Des papillons.

      - Des papillons ?

      - Oui ! Ils représentent la vie et font partis de la nature. Ils sont discrets et attirent en même temps toute l’attention de ceux qui les regardent.

      - Tu as raison…Mais j’ai l’habitude de peindre en fonction de ce que je vois et là, il n’y en a pas.

      - T’as qu’à venir chez moi ! J’en collectionne.

Face au sourire qu’affichait Gabriel, Samuel ne put s’empêcher de refuser.

 

« J’aurais dû pourtant.  Bien des désagréments auraient été évités. »

 

Samuel rangea ses affaires dans sa voiture et suivit Gabriel jusqu’à chez lui. Une grande maison avec jardin. Un haut grillage protégeait l’accès à la demeure. Des fleurs ornaient les bords de l’allée et des colonnes sculptées dans ce qui semblaient être du marbre agrémentaient le perron. Le brun en était bouche bée. Comment pouvait-on vivre dans un tel endroit ? Ou plutôt, comment un tel endroit pouvait-il encore exister ?

Samuel posait un regard admiratif sur tout ce qui captait son regard.

      - C’est vraiment beau chez toi.

      - Merci ! En fait, c’est mes parents qui m’ont légué cette maison.

Gabriel ouvrit la porte et l’emmena dans une pièce se situant au centre de la maison. Le jeune peintre pouvait voir des dizaines de papillons. Ils étaient en quelque sorte…plastifiés. C’était dur à décrire.

      - Wouaw ! s’exclama Samuel, s’approchant d’une vitrine où était exposé un papillon bleu et noir. C’est lui que je veux peindre !

Gabriel se mit à rire, amusé par l’attitude de son nouvel ami.

      - Je t’en prie.

      - Pourquoi tu ris comme ça ? C’est pas bien de se moquer de moi.

Samuel prit un air boudeur. Avec sa mèche qui lui retombait invariablement sur l’œil gauche, Gabriel le trouvait vraiment mignon.

      - C’est toi qui me fais rire. On aurait dit un gamin trouvant un jouet par terre et décrétant que, désormais, il lui appartenait.

      - Mais c’est mon nouveau jouet ! déclara Samuel d’un air faussement outré.

Gabriel rigola encore plus fort.

      - Je te laisse. Je vais faire à manger. Ca t’intéresse ?

      - Oh que oui !

Le blond partit, le sourire aux lèvres. Samuel quand à lui sortit une feuille de papier et sa peinture, et se mit à faire des tests pour savoir quelle couleur imiterait à la perfection celle du papillon sans pour autant faire tâche sur le tableau. Sans s’en rendre compte, il passa environ deux heures à peindre ces fameux papillons. Difficile de peindre une chose animée alors que son modèle ne l’était pas.

Il sursauta en sentant quelque chose caresser sa nuque. Heureusement qu’il avait mis le pinceau de côté quelques secondes avant. Il se retourna et fixa Gabriel, essayant tant bien que mal de ne pas rougir.

Par Raewon - Publié dans : Oneshots
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