Fergilicious...
Le Duo, chapitre 23
Growing Pains, chapitre 1
Le Duo, chapitre 23
Growing Pains, chapitre 1
On était le 4 septembre, jour de la rentrée. Par on ne sait quel miracle, les parents de Gauthier lui avait permis d’aller en boîte avec son meilleur ami et ce dernier était resté dormir chez lui. Il était 7h lorsque Lydia toqua à la chambre de son fils.
- Hé les marmottes ! Debout ! Surtout toi Al !
Ne voyant aucune réaction, elle entra et les vit dormir enlacer. Ils dormaient presque tout le temps ainsi lorsque Al dormait chez Gauthier. Lydia se doutait bien du fait qu’ils faisaient des choses ensemble de temps en temps mais ne s’en inquiétait pas plus que ça. Il était jeune après tout.
- Si vous ne vous réveillez pas, comptez-sur moi pour accepter encore une sortie du genre la veille de la rentrée. Et surtout, Al, attend-toi à de sérieuses représailles de la part de ta mère si elle apprenait que « tu avais fait le mur avec mon fils la veille de la rentrée ».
Les yeux de Al s’ouvrirent immédiatement et il se redressa subitement, emportant, et réveillant par la même occasion, Gauthier qui dormait sur son torse. Ce dernier tomba en avant, faisant basculer la couette qui les couvrait hors du lui. Lydia avait maintenant devant ses yeux le corps complètement nu de son fils et de son meilleur ami. Les garçons ne semblèrent pas s’en rendre compte.
- Oh, cachez-moi ces corps que je ne saurais voir ! se moqua-t-elle.
Al rougit et prit un oreiller pour cacher sa nudité tandis que Gauthier se leva librement et prit une pose magistrale.
- Admire maman, admire. Tu as rarement vu un aussi beau corps, hein ?
- Aussi beau que celui de ton père ! dit-elle en prenant son fils dans ses bras. Vous avez fait quoi cette nuit les garçons ?
- Rien de spé’ ! On est allé en boîte, on s’est bourré la gueule, on a dansé et on est rentré dormir !
- Tu sais très bien que c’est pas de ça que je parle !
- Je ne vois point d’autres choses à dire mère.
- Mouais, c’est ça !
Lydia embrassa son fils et se retourna.
- Al, va prendre une douche et descend. On va t’attendre pour le petit-déjeuner.
- D’accord madame Garysson.
- Je t’ai déjà dit de m’appeler Lydia ! Et de me tutoyer !
- C’est vrai ! dit-il en faisant un large sourire.
Elle ferma la porte de la chambre de son fils et se dirigea vers la sienne. Au tour de son mari maintenant.
Dès que Lydia eut quitté la chambre, Gauthier s’étira et bailla. Il n’avait pas dormi longtemps. Ils étaient revenus de boîte à 3 heures du matin et, malgré ce qu’il avait dit à sa mère, ne s’étaient pas endormi tout de suite. Ils s’étaient chauffés et avait couché ensemble jusqu’à 4h30.
- Je suis sûr qu’elle sait !
- De quoi Al ?
- Ta mère !
- Oui, ben quoi ma mère !
- Elle sait qu’on couche ensemble de temps en temps !
- Ouais, peut-être. J’en sais rien.
- Et ça te fait rien ? Tu t’inquiètes pas plus que ça ?!
- Ben, c’est ma mère tu sais ! Elle sait tous sur moi et elle sait généralement avec qui je couche. Je lui ai pas dit pour toi parce que tu veux pas mais je pense qu’elle l’a deviné. Et puis, elle s’en fout de toute.
- Je sais pas comment tu fais…
- De quoi ?
Gauthier avait enfilé un boxer propre et s’était assis sur le lit.
- Bah déjà, pour tout dire à ta mère et en plus, pour te montrer à poil comme ça devant elle.
- C’est naturel pour moi. Je suis pas pudique avec mes parents et eux non plus. Limite on se trimballe à poil. Mon père le fait ça d’ailleurs. Moi je mets quand même un boxer hors de la salle de bain et de ma chambre. Ma mère elle met un mini-short en plus de son soutien. Mais remarque, je la vois souvent à poil dans la salle de bain. Ou dans le couloir quand elle sort de la salle de bain et qu’elle a oublié de prendre des sous-vêtements. Elle est bien foutue. Je suis fière de mes parents. Ils gardent la forme !
Il tourna la tête pour voir ce que faisait son meilleur ami et éclata de rire en voyant la tête qu’il faisait. C’était si choquant que ça ?
- Rigole pas ! Je trouve ça vachement choquant !
- Bah tu vas pas me dire que tu trouves mes parents moches !
- Non…
- Et me dit pas que t’as jamais fantasmé sur mes parents ! Ne serait-ce qu’un tout petit peu ! Pour ma mère, quand tu viens à la maison et que tu la vois se promener avec son mini-short et son soutien. Ou pour mon père quand tu l’as vu sortir à poil de la salle de bain une fois…
Al vira cramoisi.
- Ouais, j’avoue ! Ils sont vachement bien foutus pour leur âge mais bon, tu vas nous faire un complexe d’Œdipe un jour !
- QUOI ?! Mais t’as fumé ! Rien que d’imaginer coucher avec ma mère ou mon père…Bêrk ! J’ai beau les adorer, il faut pas pousser mémé dans les orties, hein ! Notre relation reste quand même mère/fils, père/fils ! Et puis, va te laver au lieu de dire des conneries !
Al se leva en éclatant de rire. Il avait vraiment pensé que ça virerait à l’inceste un jour mais vu la réponse qu’avait émis Gauthier, c’était hors de question. De plus, il fallait bien avouer que mère, père et fils n’avait rien à cacher. Un corps parfait. Musclé, bien en forme. Al en était presque jaloux. Une famille aussi unie, libre et aimante ne se trouvait pas à tous les coins de rue.
Le reste de la matinée était passée très vite. En attendant que son meilleur ami finisse sa douche, il rangea un peu sa chambre et descendit regarder la télé. Petit-déjeuner englouti, il avait accompagné sa mère et Al au lycée. Sa rentrée à lui n’était que dans l’après-midi. Le midi, il mangea au restaurant avec ses parents. C’était une habitude qu’ils avaient pris au moment où Gauthier avait sauté une classe. A chaque rentrée, il mangeait dans un restaurant choisi au hasard.
A 15 heures pile, Lydia se gara devant le lycée.
- Allez, à plus tard mon chéri.
- Maman…
- Quoi ?
- J’ai pas envie d’y aller…
- Non sans déc’ ! Allez, sors tes fesses de cette voiture.
- Non mais je suis fatigué ! Et je me sens pas bien. J’ai des vertiges…
- C’est ça Gauthier. Je te crois. Par contre, pour la fatigue, ça doit être dû à cette sortie en boîte ?
- …
- Plus de sorties en boîte la veille des cours. Je voulais te dire non mais c’est ton père qui m’a dit : « Mais noooooon ! Laisse-les s’amuser ! Il a cartonné à son bac de français ! 16,5 de moyenne ! Allez, fais pas ta mégère ! ». J’t’en foutrais moi des « fais pas ta mégère » !
- … Je me sens étrangement mieux ! Allez, bisous m’man !
Il avait gaffé. Là c’était sûr, il n’irait plus en boîte avant un moment… Il se dirigea vers le préau, endroit où était fait l’appel et attendit son tour.
Il ne connaissait pratiquement personne dans la classe où il était. Ceux dont il connaissait le nom ne lui plaisait pas vraiment. L’après-midi passa extrêmement lentement pour lui. Il s’était mis au fond et rêvassait. Il ne cherchait à parler à personne et personne ne cherchait à lui parler. Il n’avait envie de discuter avec personne aujourd’hui. Mais ça viendrait. De toute façon, sa carrure ne laisserait certainement pas les filles de sa classe indifférente et par la même occasion, les garçons se rapprocheraient de lui pour savoir son secret. Ca se passait toujours comme ça.
Ses 1m85 de muscles les impressionnaient. Ses yeux gris les faisaient fondre. Son sourire les faisait baver et sa voix rauque les émerveillait. Dans ces moments-là, il remerciait ses parents d’être aussi beau et de lui avoir légué cette beauté.
A 18 heures, son père vint le chercher et l’emmena au glacier. Habitude qu’ils avaient toujours eue. Et comme d’habitude, ils se faisaient incendier par leur mère et épouse pour cet écart et tout se soldait irrémédiablement par un câlin. C’était une sorte de rituel qui rendait parfait aux yeux de Gauthier une rentrée.
Au dîner, ils abordèrent un sujet délicat.
- Gauthier, il a répondu à ta lettre Arthur ?
- C’est qui Arthur ?
- Chéri, ne parle pas la bouche pleine.
- Tu lui as pas dit maman ?
- …
- Me dire quoi ?
- Chéri, ne parle pas la bouche pleine.
- …
- Mais quoi à la fin ?! Pourquoi me dire qui est Arthur est une si grande affaire d’état ?!
- Maman dis-lui.
- Ah non, c’est ton ami. T’as qu’à lui dire.
- Oui mais c’est ton mari !
- Je vois pas le rapport.
- Il comprend mieux avec toi.
- N’importe quoi ! Et puis débrouille-toi ! C’est ta lettre !
- Haaaaan ! Je te retiens ! Et dire que dans cette dite-lettre, je t’ai rendu un service ! Ca va m’apprendre !
- Quel servi…
- OUI BEN ZUT ! Je vous rappelle que je suis encore là et que je ne comprends toujours rien à ce que vous racontez !
- …
- …
- Lydia, explique-moi s’il te plaît.
- Pffff…Toujours moi. Voilà. En fait, un ami à lui à repris contact avec lui via une lettre après 4 années sans nouvelles.
- Et c’est tout ? Vous aviez besoin de faire tout ce cinéma pour ça ?
- C’est pas tout papa…
- Quoi ?
- Celui qui a repris contact est mon premier amoureux.
- … ? C’est qui encore ton premier amoureux… Euh… SI je me souviens bien, c’était Arthur Hé…dor ! ARTHUR HEDOR ?! Qu’est-ce qu’il te voulait ?
- IlestderetouràParisetilveutreprendrecontactavecmoietmamanvoulaitreprendrecontactavecsesparentsalorsjeluiairépondu…
- Et ça donne quoi quand tu articules ?
- Il est de retour à Paris et il veut reprendre contact avec moi et maman voulait reprendre contact avec ses parents alors je lui ai répondu…
Matthieu, le père de Gauthier, se leva brusquement et partit dans sa chambre. Il ne concevait pas que Lydia ait voulu reprendre contact avec eux après ce qu’ils leur avaient fait. Il n’arrivait pas à y croire. Ce qui le chagrinait le plus était le fait qu’elle ne lui ai rien dit. Il s’était promis de tout se dire à leur mariage…
Deux jours passèrent et l’ambiance à la maison était assez tendu. Matthieu ne leur adressait plus la parole. Lydia ne lui en voulait pas car elle se savait en faute. Elle lui avait caché ça.
Gauthier lui était d’une humeur massacrante. Sans nouvelles de Al depuis le jour de la rentrée, il était allé le voir à la récré. Son nouvel ami l’accompagnait et ils avaient l’air de bien s’amuser. Une vague de jalousie l’assaillit. Il s’était approché et avait sauté sur son dos. Première fois depuis…depuis qu’ils se connaissaient, Al n’avait pas apprécié. En essayant de s’expliquer avec lui, son sac avait frôlé il ne sait plus quelle partie du visage de son nouvel ami et ce dernier avait pété une durite. Pour rendre le tout meilleur, Al s’était encore plus énervé contre lui et malgré ses excuses, lui avait tourné le dos.
C’était la première fois depuis aussi longtemps qu’il se sentait aussi seul… Ca faisait bizarre de ne plus passer sa soirée au téléphone à raconter des conneries. Il était et peiné, et en colère.
La seule bonne nouvelle de la journée était la lettre de son premier amoureux, alors, en attendant que son père revienne, il alla lui répondre.
" Niop Arthur !
J'ai pas dû attendre longtemps pour avoir ta réponse. Enfin...si mais bon. T'as eu du pot toi le jour de la rentrée. Moi, non. La journée avait super bien commencé pourtant ! La veille, j'étais allé en boîte avec mon meilleur pote ! La fin de la sortie avait été géniale vu qu'une fois rentrée chez moi, on avait fait des choses pas très catholiques ! Vu que lui est qu'en seconde, comme toi (moi, ça fait comme si j'avais sauté 2 classes. J'ai commencé l'école à 2 ans et j'ai sauté la 5ème... j'te le rappelle, au cas où), sa rentrée était le matin donc c'est ma mère qui nous as réveillé. On était crevé mais ça allait. C'est trop génial quand ma mère me réveille ! Je suis de super bonne humeur ensuite ! Bon bref, le midi, on mange au restau, l'après-midi, je vais malheureusement au lycée et là, paf ! Le malheur commence. En feignant de ne pas me sentir bien, j'apprends que ma mère avait été réticente pour la sortie en boîte et que c'est mon père qui l'avait convaincu ! Du coup, là, je suis sûre de plus aller en boîte avant janvier/février. Jusque là, tu te dis que c'est pas un trop gros malheur. Et tu as raison. Le pire arrive après. A 18 heures, mon père vient me chercher, on fait notre petit rituel de rentrée et le dîner arrive...
Ma mère fait une MEGA gaffe. Mon père n'était pas au courant que t'avais repris contact avec moi et que maman voulait reprendre contact avec tes parents. Du coup, il s'est fâché parce que c'était la première fois depuis qu'ils sont mariés que maman ne lui dit pas quelque chose. Aujourd'hui, ça fait 2 jours qu'il ne nous parle que pas monosyllabes... Enfin, il m'a parlé pour m'interdire de te rencontrer... Et vu que je veux pas le mettre en colère, je préfère lui obéir. Mais ne t'en fait pas, ma mère va essayer de rabibocher le truc !
Sinon, quoi dire d'autre... Ma classe est merdique, il y a que des groupies et pas un seul mec canon... Al me manque d'une force... Je m'ennui grave sans lui mais il passe ses récrés avec un nouveau. Ca m'énerve. J'ai bien essayé de faire un effort mais je le supporte pas. Mon sac a fait le malheur de frôler ses cheveux et hop, caca nerveux. J'te jure. Et Al qui le défend et tout. Même quand je me suis excusée en disant que j'avais pas fait exprès, ils m'ont pas écouté. C'était la première fois qu'Al me tournait le dos et ne me croyait pas. Ca m'a peiné grave alors je veux plus lui parler. Mais bon, je pense pas qu'il en ait quelque chose à foutre. Le jour de la rentrée, il m'a pas appelé, le lendemain non plus alors je me suis inquiété et là, je me retrouve en froid avec lui... Ca me soûle... Il a qu'à faire du nouveau son meilleur ami mais qu'il ne compte pas sur moi pour lui reparler avant un bon moment.
N'empêche, ce connard de nouveau est un pur canon ! Tu verrais ses yeux ! Limite je me bavais dessus... Et sa chute de rein... Je m'en lèche les babines rien qu'en l'imaginant sans sa putain de chemise...
Sinon, pour ton pote là, j'te conseille de mettre les choses au clair dès le début parce que s'il tombe amoureux de toi, ça va pas lui faire du bien de se faire jeter.
Bon, je te laisse... Mon père est rentré et je vais essayer de lui parler. Je vais dire à ma mère pour ta mère et on verra bien ce qu'elle en dit.
Gros poutous bien placés ;)
Gauthier"
Gauthier finalisa sa lettre et descendit la donner à sa mère. Ceci fait, il essaya de parler à son père. Il ne se sentait pas bien à cause du rejet d’Al et voulait en parler avec lui. Sa mère était bien sûr sa grande confidente mais son père aussi savait le conseiller. Sans vraiment le calculer, il fondit en larmes et son père, oubliant sa rancœur, le prit dans ses bras et tenta au mieux de le consoler. Gauthier, malgré son attitude et ses grands airs, n'était encore qu'un enfant.
La porte de l’Ecole de Musique s’ouvrit et laissa apparaître un professeur. Christopher se retourna vivement et se précipita sur lui. Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt ?
- Gauthier !
- Hé, Christopher ! Comment ça boom ?
- Il y a… c’est…
Christopher commençait à paniquer et à hyperventiler.
- Christopher ! Calme-toi ! Tu sais très bien que tu as dû mal à respirer lorsque tu es stressé ou anxieux alors calme-toi !
Mais ce dernier n’y arrivait pas. Il y avait Takumi inconscient non loin d’eux et à cause d’une stupide hyperventilation, il n’arrivait pas à prévenir son professeur. Plus il essayait, moins il y arrivait. Et moins il y arrivait, plus il s’énervait et plus son problème respiratoire empirait. Gauthier commençait sérieusement à paniquer. Que pouvait-il s’est être passé pour que son élève soit dans un tel état. Il le questionna, voyant bien que le brun n’arriverait pas à parler.
- C’est ta mère ? Il lui est arrivé quelque chose ?
Christopher secoua la tête de droite à gauche.
- D’accord…C’est à propos de quelqu’un ?
Hochement de tête.
- Alexandre ?
Christopher paniquait et eut peur de mettre, plus qu’elle ne l’était déjà, la vie de Takumi en danger. Il se mit à pleurer ce qui ne l’aida pas à ventiler correctement. Il fut prit de vertiges et mis un genou à terre. Le brun voulait vraiment se calmer. Il prit une grande bouffée d’air mais c’était trop tard. Il s’évanouit, cognant durement sa tête contre la seule pierre des environs.
- Oh mon Dieu ! Christopher !
Gauthier ne savait pas quoi faire. Il se précipita à son chevet, suréleva de sa main la tête de Christopher et lui donna de légères claques pour le réveiller. Mais rien n’y fit. Il constata même que du sang coulait du crâne de son élève. Il leva les yeux, regardant si quelqu’un se trouvait dans les parages mais ne vit que Takumi allongé à terre, inconscient.
- Takumi ?
Il comprit enfin ce que Christopher avait voulu lui dire et se précipita à l’intérieur de l’Ecole. Il y trouverait sans aucun doute un téléphone.
Lorsque Christopher se réveilla, sa vue était trouble, un mal de tête affreux le lançait sans cesse et il ne savait pas où il se trouvait ni même pourquoi.
- Christopher, mon bébé ! Tu… tu t’es… réveillé ! dit une voix dans un sanglot.
La détentrice de la voix se précipita sur lui et l’enlaça aussi fort qu’elle le put.
- Lâchez-moi madame.
Christopher ne connaissait pas la femme qui se tenait devant lui et il ne se souvenait pas pourquoi et comment il était arrivé dans ce qui ressemblait à un hôpital. Il ne se rappelait que de peu de choses. Il se rappelait adorer le violon. Il se rappelait de « sa bande » et de son lycée. Il se rappelait (ou du moins croyait le faire) où il habitait mais non, il ne se souvenait pas de qui était la femme présente en face de lui.
- Mais… Christo… Christopher. C’est moi. C’est maman.
- Je ne vous connais pas. Mes deux parents sont morts dans un accident de voiture.
Karine, la mère de Christopher, le regarda, ébahit. Il ne se souvenait de rien ? Il croyait que ses deux parents étaient morts.
- Non Christopher. C’est ton… Ton père est mort dans un accident de voiture quand tu avais 5 ans mais moi, j’ai survécu à l’accident. Rappelle-toi.
- Ecoutez madame, je vous dis que je ne vous connais pas ! Je vis seul dans un studio depuis que j’ai 15 ans ! De temps en temps je vais chez mon tuteur et je l’adore mais je n’ai pas de mère ! Je ne sais pas d’où vous sortez ni pourquoi vous êtes là mais je peux vous dire une chose. Ce n’est pas bien de profiter de la faiblesse de quelqu’un pour lui faire un bourrage de crâne complètement irréel !
Des larmes coulèrent des yeux de Karine. Son fils ne se souvenait pas d’elle. Son fils ne se souvenait pas de celle qui l’avait élevé pendant 18 ans.
- Christopher…Je t’en supplie. Rappelle-toi !
Elle s’approcha et lui prit le visage, le forçant à la regarder droit dans les yeux.
- Je suis ta mère ! Ta mère ! Celle qui t’as élevé et encourage dans ta passion pour le violon ! Celle qui s’est ruiné pour t’acheter le superbe violon que tu possèdes ! Celle qui t’as élevé pendant 18 ans !
Les larmes coulaient de plus en plus.
- Celle qui s’inquiète toujours pour toi, celle qui ferait tout ce qui est possible et imaginable pour te rendre heureux ! Rappelle-toi bon sang !
Voir cette femme pleurer devant lui le peinait mais il ne pouvait pas lui mentir. Il ne se souvenait de rien et elle n’était pas sa mère.
- Ca suffit maintenant ! Sortez ou je crie !
- Christopher…
- SORTEZ !
Karine sursauta. Chris, son Chris n’avait jamais crié sur elle. Non, ce n’était pas le fils qu’elle avait élevé. Sans ses souvenirs d’eux, ce n’était qu’une vulgaire copie. Elle se laissa tomber à terre et sanglota alors que la porte de la chambre s’ouvrait.
- Karine ? Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi tu…
- Il se souvient pas Gauthier… souffla Karine. Il se souvient pas de moi… Sa propre mère.
- Quoi ?
- Ah, Gauthier ! Dis-lui toi ! Dis-lui que ma mère est morte dans un accident de voiture et que c’est toi qui t’es occupée de moi depuis que j’ai 5 ans !
Christopher avait reconnu la personne qui était entré et s’était mêlé à la conversation.
- Karine, murmura Gauthier. Va prévenir un médecin. Je vais essayer de voir jusqu’où vont ses souvenirs.
Il se leva et alla s’asseoir à côté de son élève.
- Alors, ça va ?
- Qu’est-ce qui se passe Gauthier ? Pourquoi je suis ici ?
- Tu as hyperventilé et t’es évanoui. Et comble de malchance, en tombant, tu t’es cogné la tête contre la seul pierre qui était sur le trottoir. Tu es resté inconscient près de 4 jours.
- Et pourquoi j’ai hyperventilé ? Si je ne me trompe pas, je ne fais ça que quand je suis stressé ou anxieux.
- Franchement, je ne suis pas sûre d’avoir compris. Tu ne te souviens vraiment pas ?
- Non.
- Bon, soupira Gauthier. De quoi tu te souviens alors ?
- Hmmmm… Charles sort avec Maxime. Je passe mon bac à la fin de l’année. Aujourd’hui, si je compte bien, j’avais apparemment une audition avec un célèbre pianiste. Tu…
- Tu te souviens de qui est ce pianiste ? le coupa Gauthier.
- Euh…Takumi. Il est dans le même lycée que moi depuis pas longtemps.
- C’est tout ?
- Ben oui.
- Et tu te souviens de ce que tu ressentais pour lui ? Je veux dire. De comment tu le considérais ?
- C’est juste une connaissance. Je ne lui parle pas plus que ça.
- D’accord.
- Et tu es mon tuteur toi !
- Christopher. Je sais pas pour…
Il fut coupé par l’arrivée du médecin.
- Vous auriez dû nous appeler dès son réveil !
Il examina Christopher.
- Bien, je ne pense pas qu’il soit nécessaire de le garder en observation mais s’il y a le moindre problème, vous revenez immédiatement à l’hôpital !
- Docteur, je peux vous parler dehors ? demanda Gauthier.
- Bien sûr.
Ils sortirent, laissant Karine avec son fils. Elle lui fit un petit sourire.
- Je… tu… Tu te sens comment ?
- Bien. J’ai un peu mal à la tête mais ça va. Il est quelle heure ?
- 21 heures. Charles va bientôt arriver avec Maxime et Takumi. Je les ai appelés.
- Takumi ? Charles et Maxime sont mes meilleurs amis mais pourquoi Takumi ?
- Tu… te souviens pas ?
- Mais me souvenir de quoi ?
Christopher haussa le ton. Il en avait marre qu’on lui parle de ses souvenirs. De quoi devait-il se souvenir ?
- Laisse. Il t’en parlera lui-même. Je sais même pas si j’ai bien compris. Déjà que Gauthier n’était pas sûr de comprendre quand il me l’a expliqué…
Le brun laissa échapper un léger rire et sourit à la femme se tenant devant lui.
- Comment je dois vous appeler ?
- Vu que tu penses que je ne suis pas ta mère, va pour Karine. Et tutoie-moi.
- D’accord Karine.
Grégoire réapparut et appela Karine.
- J’ai à te parler.
- Je reviens.
- Oh, prends ton temps. Je suis pas à 5 minutes près non plus.
Il ne resta pas longtemps seul. Ses amis arrivèrent.
- Chriiiiiis !
Maxime se précipita sur lui et l’enlaça.
- On a cru que tu te réveillerais jamais !
Charles s’approcha à son tour.
- Tu nous refais ça et je brûle ton violon.
Il éclata de rire en voyant la tête qu’avait fait Christopher.
- Je blague, je blague ! Comment tu vas faire du violon si t’en as plus !
Christopher lui sourit et tourna la tête vers la porte. Takumi était toujours dans l’embrasure et le fixait. Il baissa immédiatement les yeux lorsqu’il croisa le regard de Christopher. Il s’en voulait horriblement de ce qui arrivait. C’était de sa faute. Tout était toujours de sa faute de toute façon.
Un million de pensées avait fusé dans la tête de Christopher lorsque les yeux verts de Takumi avait croisé les siens. Des pensées comme : Takumi est beau ; Takumi est sexy avec ses cheveux roses ; Takumi est vraiment attirant…
Il avait bizarrement une envie folle de l’embrasser. Une envie folle de le serrer.
- Eh, Chris ! Arrête de violer Takumi avec ton regard !
Christopher détourna les yeux. Ses joues s’empourprèrent.
- Arrête de dire des conneries Charles. Je le connais à peine ce mec et justement, c’est un mec !
- On avait pas remarqué ! Et puis arrête tes conneries avec ton : on se connait à peine.
- Mais je dis que la vérité.
- Ne…
- Laissez-tomber les gars.
Grégoire venait d’entrer.
- Il a une perte de mémoire partielle. Le médecin a dit que ses souvenirs reviendront petit à petit. Il ne faut pas le forcer.
A l’entente de cette nouvelle, Takumi se mordit violemment la lèvre inférieure. En plus d’avoir été dans le coma 4 jours, il avait perdu une partie de sa mémoire. Il fit demi-tour et partit en courant.
- Par contre, bonne nouvelle. Pas de restriction spéciale. Beaucoup de repos et tu pourras même aller à l’école si ça te chante.
- C’est géniaaaaal ! Tu viendras, Alexandre se fera un plaisir de te rappeler toutes les cochonneries que… commença Charles.
- Ouais bon, il verra le moment venu. Sa mère signe l’autorisation de sortie.
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